CR du triptyque de la Gileppe - Part III - le triathlon DO

Publié le par benji-triathlon

Nous y voilà, le moment de vérité, la course des grands.

Là, on ne peut plus dire qu'on se réserve pour le lendemain, il va falloir tout donner.

 

quelques photos : ici

les résultats ici

le classement général du triptyque ici

 

3. Le triathlon DO


Heureusement, la veille, on retourne à la pizzeria, où on retrouve Nick et sa femme Béné, et tout ce joli monde peut déguster une pizza pasta. C'est quoi une pizza pasta? ben c'est une pizza avec des pates dessus. Culinairement, ça n'a pas grand intérêt, ça sert juste à faire le plein d'énergie. Bon, les filles ont eu le bon sens de manger autre chose. Une bonne nuit de repos, un nouvel énorme petit dej, et une matinée tranquille plus tard, et nous voilà prêt à en découdre sur le triathlon DO, comme ils disent en Belgique (Distance Olympique, c'est quand même plus classe que Courte Distance!).


La partie natation consiste en 2 tours autour des pilonnes dans le lac de la Gileppe, à quelques dizaines de mètres du barrage. J'essaye de ne pas penser aux turbines juste à côté de nous... On retrouve nos compères du triptyque dans le parc à vélo, et Victor nous dit que c'est mort pour lui, car il nage pas très bien. Mouais, je me méfie, car hier il a sorti un super vélo, et s'il nous refait le coup, va falloir compter avec lui. Je vise la 3ème place du podium, car je ne vois pas comment résister à Nick, qui devrait me prendre 3 minutes en natation, et au moins autant en vélo.

Mais passons, nous nous dirigeons vers le départ, et le speaker fait la pub du triptyque, j'entends alors: "au classement provisoire du triptyque, on s'attend à une belle bagarre entre Benjamin Féraud, 2ème, Victor Richard, 3ème, et Nicolas Hemet, 4ème, qui se tiennent en 2 minutes". La classe, quoi.


Comme d'habitude, je suis en retard. Va falloir penser à casser cette habitude. Pour accéder au plan d'eau, on emprunte un chemin très pentu (qu'il va falloir remonter pour la transition...) de 150 ou 200m. Le départ sera donné dans l'eau. Ça commence à s'agiter, et j'ai à peine le temps d'enfiler la combi. Je me dirige vers la ligne de départ, mais je suis encore à 20 ou 30 bons mètres, en plein dans la meute, quand le départ est donné. Et merde! C'est le bordel, ça bouchonne devant, j'ai pas beaucoup de place sur les côtés. Je zigzague tant bien que mal pour aller sur le côté gauche pour trouver un peu d'eau calme, mais en faisant ça, je me rallonge la distance (on fait des tours en tournant sur notre droite). A la première bouée, c'est la baston, je passe à 10 bons mètres pour éviter la cohue. Je remonte petit à petit, mais je vois qu'il y a encore beaucoup de monde devant. Je sens comme une envie d'uriner arriver. Et oui, je n'ai même pas eu le temps de faire pipi dans ma combi avant le départ. J'essaye de me concentrer pour pisser, mais impossible. Je continue en me disant que ça arrivera bien. Effectivement, c'est venu, mais après 1000m de natation. A la 2ème bouée, je me prends un coup dans la tête. Ça commence à m'énerver, mais je continue à gérer ma natation, sans me mettre dans le rouge. Devant, c'est déjà loin.


Le 2ème tour arrive, et je suis encore dans un gros paquet. Rien de particulier sur ce 2ème tour, je peux plus poser ma nage, mais je sens que ce n’est pas encore terrible. A la dernière bouée, je double un mec, et je me retrouve seul en tête, avec un mec devant à gauche à 30 mètres, et plus personne devant. J'aperçois juste les mecs loin devant, 100 mètres devant. Un gros écart s'est fait dès la natation.


Je sors de l'eau, il y a personne devant. J'essaye de gérer la montée sans trop forcer, mais sans perdre trop de temps. Je n'enlève le haut de la combi qu'une fois arrivé en haut. La transition se passe correctement. Arrivé à mon emplacement, je suis en train d'enlever ma combi quand j'aperçois le néerlandais arriver à son emplacement. Cool, je suis devant. Mais il s'y prend mieux pour la transition. On sort ensemble, mais en 10 secondes, il a déjà pris 30 mètres d'avance, car lui saute sur son vélo déjà en mouvement, tandis que moi je dois m'arrêter pour monter dessus. Encore un point à travailler. Je ne me fais pas d'illusion, je ne le reverrai plus.


Une natation pas terrible en 25:02 (montée en CAP comprise), 41ème, à 6 minutes (!) des premiers, et à 3 minutes de Nick. Ce sont encore des excuses, me direz-vous (et vous auriez raison), mais ce mauvais départ m'a couté cher, je pense environ 1 minute.


A ce moment-là, je ne sais pas combien je suis, et je crois entendre "25ème" à ma sortie de l'eau. Je suis surpris, mais n'y pense pas trop. Je n'ai de toutes façons pas d'objectif particulier sur cette course, hormis le classement général du triptyque, et j'imagine que Victor est derrière moi, mais je n'y pense pas trop, je me concentre sur ma course.


Le début du vélo est le même qu'hier. Le début sur le plat, le revêtement un peu dégueu, avec pas mal de virages, des mini montées, un peu casse-patte quoi. Je reprends pas mal de monde dès le début, ça remonte le moral.

Je me mets en position CLM, et c’est parti… Et non, c’est pas parti, un petit coup d’œil en bas, et je vois que mon bandeau porte-puce sur ma cheville s’est décousu (elle ne tenait déjà plus que par un fil la veille), et la puce n’est pas loin de se faire la malle. Je l’enlève donc et la met dans ma poche arrière de singlet. Allez, maintenant c’est vraiment parti !


Malheureusement, au bout d'un km, mon 1er bidon se fait la malle, suite à de vibrations trop nombreuses. J'hésite quelques secondes (mais pas vraiment en fait) à faire demi-tour pour le récupérer, car il fait chaud, et il n'y a à priori pas de ravitos de prévu sur le vélo, mais je continue. Ça me fait penser à boire. Je prends quelques gorgées de mon 2ème bidon, et c'est reparti. Au bout de 3km, mon 2ème bidon se fait la malle. Bordel de m..., c'est pas possible, quel con! Bon, je fais quoi? Une nouvelle fois je n'hésite pas vraiment, même si je sens bien que 30 secondes de perdu ici pour reprendre le bidon pourrait être moins pire que les minutes que je perdrais à la fin si je finis déshydraté. Mais non, le Benji ne fait jamais demi-tour, il va de l'avant, et ne réfléchit pas!


Je continue ma remontée semi-fantastique dans la montée, je gère, mais j'ai l'impression de bien appuyer quand même. Je double un triptyqueur, mais je reste dans ma bulle, pas un signe, pas un encouragement, rien. Ouais je sais, c'est moche, mais c'est la loi de la jungle le triathlon!

On arrive sur la belle route, et je continue à reprendre un peu de monde. A la fin de la montée, on a un peu de plat, avec du vent de côté, et pas mal de voitures.


Finalement, j’ai fait les 15km communs au duathlon et triathlon 1 minute moins rapide en triathlon qu’en duathlon, ce qui n’est pas si mal. En plus, j’ai l’impression d’avoir mieux géré, et d’en avoir encore sous la pédale. Bien sûr, je me trimballais 500g de moins, grâce à mon largage de bidons…


Je commence à doubler le mec devant, mais je sens que je suis un peu court... Ca me prend bien 15 secondes pour le doubler, au prix d'un effort que j'espère ne pas payer plus tard. Enfin la descente, sur une route au revêtement parfait. Je mange un peu, malgré mon manque d'eau, et j'arrive à mâcher suffisamment pour faire passer les bouts de barre sans boire. Une nouvelle fois, je fais un gros effort pour doubler un mec sur lequel je revenais. Mais un km plus loin il me redouble. Contrairement à la veille, j'essaye de bien appuyer sur les pédales en descente. Le vent est de face, donc on ne peut pas juste se laisser porter. Je navigue avec un petit groupe de 3 ou 4, plutôt en dernière position, en essayant de copier leurs trajectoires sur les courbes, mais je n'y arrive pas, et frein (trop?) à chaque fois. Les derniers km sont un enchainement de courtes cotes de quelques centaines de mètres, très casse-patte. Alors que j'avais repris tous mes compagnons d'échappée dans la montée, je n'arrive pas à revenir sur eux à la faveur des petites montées. Je dois commencer à être fatigué, même si je ne le ressens pas trop. Un mec devant fait un signe à un arbitre. L'arbitre se rapproche, et je l'entends dire "t'as pas de l'eau?". Ah, un compagnon d'infortune ! Je le passe, et on échange 2 phrases, je lui dis que moi non plus j’avais plus d’eau… Un peu plus tard, dans une descente, je le vois échanger un bidon avec un autre concurrent, lui aura une dose avant la CAP! Je le vois se retourner, peut être veut-il men filer un peu, mais je suis trop loin. Tant pis.


La fin est difficile, à la faveur d’une montée, je vois un gros groupe devant moi, mais impossible de revenir.

Je n’ai pas l’impression d’avoir trop souffert du manque d’eau finalement. J’ai la bouche sèche, bien sûr, mais je m’attendais à pire.


Je termine en 1h22min15sec des 46km, à près de 34km/h. 15ème temps, donc très bonne performance pour moi, qui me donne confiance en mes capacités de grimpeur, et à peu près une minute du temps de Nick, ce qui est inespéré, même si Nick est encore en période de montée en puissance. Je ne doute pas que sur un parcours plat, cette minute se transformerait en 3 ou 4… Je pose le vélo 26ème, mais je ne le sais pas à ce moment-là.


J’arrive à la transition. Une nouvelle fois, je me fais dépasser par plusieurs personnes, car je n’optimise pas du tout ma descente de vélo, et en plus j’ai du mal à enfiler mes chaussures. Rapport au fait que j’avais pas mes lacets élastiques (voir part II de ce récit…). 114ème temps de la transition quand même. Je perds 20 secondes par rapport à quasiment tous mes concurrents directs


Du coin de l’œil, je crois apercevoir Victor qui pose son vélo et part en 2 temps 3 mouvements. Enfin je pars. Je sors la puce de ma poche, la prend dans ma main, et me baisse pour la faire passer tout près des capteurs près du sol. C’est bon, pas de crampe, c’est bon signe. Le premier ravito est placé idéalement (pour moi) 100 mètres après la transition. Je m’arrête pour boire 3 grands verres et m’en verser un sur la tête. Enfin de l’eau !


Je me sens un peu mieux, mais c’est pas la grande forme. J’aimerais accélérer, mais je n’y arrive pas vraiment. Je ne vois pas Victor devant, et je me dis que si je craque et que s’il continue sur ce rythme, je peux perdre ma 3ème place au général. Pas un bon trip à ce moment-là, je suis pas au mieux.


Le parcours consiste en 2 A/R de 5km sur du quasi tout plat. On peut donc voir passer les triathlètes qui reviennent. Je vois les premiers passer, il a plus de 3 km d’avance. J’attends de voir passer Nick, en me demandant s’il a réussi à intégrer les avant-postes. Mais les 7-8 premiers passent sans que je ne le vois. Je me mets alors à penser que je pourrai peut-être lui prendre la 2ème place au triptyque. Mais je le croise un peu avant la marque des 2km. Le demi-tour étant à 2,5km, il a un peu plus d’un km d’avance, et a l’air de bien avancer. A mon allure, cela veut dire que j’ai 3m45 de retard environ, il faudrait que je reprenne 2 minutes en 8km. Au vu de nos différences d’allure d’hier, c’est quasiment mort ! Nick me dit « il est juste devant », et je me reconcentre sur mon 1er objectif, revenir sur Victor et garder ma 3ème place. Je l’aperçois enfin au demi-tour, il doit être une vingtaine de secondes devant. Au passage, je n’ai même pas compté les mecs devant pour savoir à quelle place j’étais. Je pense être environ dans les 25, mais en fait je m’en fiche un peu, je reste focalisé sur les concurrents du tryptique.


J’ai du mal à revenir sur Victor, mais je vois que l’écart ne se creuse pas non plus. Je me dis qu’à moins d’une grosse défaillance, c’est gagné. On arrive aux 5km, et j’en profite pour chronométrer mon retard : 17secondes. Quelques centaines de mètres plus loin, Béné m’encourage et m’annonce à 12 secondes. Bon, 5 secondes de repris en quelques centaines de mètres, ça doit être en train de craquer devant. En effet, je le reprends un peu plus loin. Ça fait du bien, je sais ma 3ème place assurée, et je continue sur ma lancée. J’aimerai dire que j’accélère, mais je pense pas y être arrivé. Je crois avoir été à peu près constant sur le parcours. Je recroise Nick un peu après les 2km. Je suis revenu un peu sur lui, mais je suis encore bien loin, tant pis pour la 2ème place !


Le parcours est maintenant bien peuplé, car il y a pas mal de personnes sur leur première boucle. Au demi-tour des 7,5km, je vois que Victor est déjà loin. Il a essayé de partir vite pour me faire douter, et il en paie maintenant le prix. C’était bien joué de sa part, ceci dit, cela a été dur de revenir !


Les 2,5 derniers km sont quand même difficiles, j’essaye de garder une bonne allure. Je croise Nicky qui part pour son 1er tour, mais j’ai à peine la force de lever une main pour l’encourager. Je rattrape un groupe qui court assez bien et me cale quelques instants derrière le 1er. Puis je décide de faire ma part de boulot et passe devant. Je sens que le mec est juste derrière, et j’imagine déjà la douleur que va provoquer l’accélération, et je me dis que j’ai pas envie de faire ça pour une 20ème place. S’il veut me passer devant, je lui laisserai la place. Mais je ralentis pas pour autant, et arriver aux 500 derniers mètres, je sens qu’il perd un peu de terrain, et j’accélère. Pas trop franchement pour pas que les jambes piquent trop, mais assez pour assurer ma place. Au final, je sais même pas s’il était dans son 1er ou 2ème tour en fait !


Bref, je finis enfin, cette course à pied était vraiment difficile. Je finis 15ème au général, un peu inespéré, je pensais être au-delà de la 20ème place.


Je cours les 10km en 37m17, soit le 11ème temps en CAP. Un peu déçu, car j’aimerai courir en 36min mes 10km de CD, mais une nouvelle fois, j’arrive à me trouver des excuses : déshydratation pendant le vélo, et fatigue des 2 jours précédents. Mais le parcours était quand même idéal : plat, dans la forêt à l’ombre, et en pouvant apercevoir les concurrents devant, pour donner envie d’accélérer !

Nicky arrive un peu plus tard. Elle n’est pas première des triptyques sur cette course, mais son avance des 2 derniers jours lui permet de remporter le général.


On rentre pour se doucher, mais nous dépêchons pour la remise des prix.


Je monte sur le podium en compagnie de Nick et Bart Candel, le néerlandais vainqueur, tandis que Gza et son frère nous remettent nos lots. Entouré que par des « grands », je suis pas peu fier !

Et cerise sur le gâteau, on nous remet un billet pour notre performance ! Ca y est, je commence à devenir semi-pro ! Trop bien !


Nicky grimpe elle aussi sur le podium à son tour, mais elle sur la plus haute marche. Il faut toujours qu'elle fasse tout mieux que moi!


On fait ensuite une petite photo de groupe dans la bonne humeur, et il est temps de partir (après la tombola quand même…) rentrer à Paris.


Vraiment un super WE en Belgique, j’encourage tous ceux qui me lisent à participer à cette belle épreuve. J’espère y retourner l’année prochaine avec une délégation de Nanterre et défendre ma 3ème place !

Publié dans CR complet

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