CR Tri Series

Publié le par benji-triathlon

Les dernières avec Nanterre... Snif !

 

classement général ici

classement sprint, CD, half

 

Voilà, c’étaient mes derniers triathlons sous les couleurs de l’ES Nanterre. Dans 2 mois, si tout va bien, j’aurai changé de club, de région, de boulot, de statut familial… Bref ça va en faire du changement ! Je voulais profiter de ce dernier triathlon avec l’ESN pour essayer de la représenter du mieux possible, et pourquoi pas enfin réussir à gagner une course, vu que je chasse les podiums depuis 3 ans, mais sans réussir à m’adjuger la première place !

 

Le Tri Series, une course en 3 étapes, avec un classement général au temps, style Tour de France.

Après avoir participé à seulement 2 des 3 étapes l’année dernière, je me lançais sur le classement général cette année.

3 courses en 2 jours donc, S et M le samedi, et L (half) le dimanche.

Ça risque de donner un CR assez long cette histoire. Je vais essayer de ne pas trop m’égarer et d’extraire la substantifique moelle de cette histoire.

 

Le WE a été plus que réussi avec un savant mélange de blagues et jeux de mots plus ou moins réussis (Val et McDu inside), un nouveau statut de champion du monde de triathlon aux yeux d’au moins un, voire 2 membres de la nouvelle génération, acquis le samedi mais perdu 24h plus tard le dimanche. Des histoires de bouilloire et de cure-dents à dormir debout (ou au moins à payer une caution). Du gore, de la souffrance, de la sueur, de la vase sur le visage ! Et surtout des nanterriens, un toulousain, des supporters qui donnent de la voix, une super orga, des bénévoles aux petits oignons, des arbitres présents cachés dans les fougères prêts à sanctionner, des concurrents qui s’auto-disqualifient, etc… Il s’en est passé des choses !

 

Encore un grand merci à l’organisation, en espérant que cette épreuve gagne en notoriété (mais pas trop quand même pour que ça reste sympa), aux bénévoles (ca m’impressionne toujours de les voir sur le bord de la route à faire la circulation pendant des heures), et aux accompagnateurs(trices) nanterrienns pour leurs encouragements !

 

Sans plus tarder : on se retrouve le vendredi soir avec McDu dans un f1 plein à craquer à Bourges. On peaufine notre discours pour expliquer notre déconvenue à venir sur la course du dimanche. Au bout de 30min, c’est bon, on a assez d’excuses pour pouvoir expliquer n’importe quelle contre-performance à venir (je vous en filerai si vous voulez).

 

On arrive sur place avec pas mal d’avance, mais ça me prend des plombes pour préparer ma monture. Roue pleine arrière, roue avant à jante haute, j’avais sorti le grand jeu !

 

Le but du WE était de s’amuser, et si possible de faire une belle perf (c’est à dire gagner) le classement général sur les 3 épreuves. De plus, je me dis qu’il y a peut-être la place pour gagner le S ou le M du samedi, le niveau n’étant pas à priori très élevé sur ces courses (j’avais fait 2ème et 3ème l’année dernière).

 

Je briefe Val qui est là en spectateur pour le S avant d’enfiler la panoplie de triathlète Meuh-meuh pour le M : « tu me donnes l’écart sur le 1er. Si j’ai une chance d’aller chercher la victoire, j’y vais à fond. Sinon je gère pour ne pas me cramer ».

On est 150 à prendre le départ, la plage est large, je me place en 1ère ligne.

On est un peu surpris par le coup de sirène qui annonce le départ. Je me retrouve en 2ème ligne, mais je fais 2 mouvements de dauphin pour me replacer illico dans les pieds du leader.

Je suis pas trop mal, 2ème, et je vois qu’un peloton important est à ma droite. Il s’étire petit à petit et nous rejoint au niveau de la 1ère bouée. Je recule petit à petit dans ce peloton, et je me dis que devant ca a du filer. Je m’accroche pour ne pas lâcher les pieds, mais dès que quelqu’un me double, j’en profite pour lui laisser ma place, souffler un peu, et me placer dans ses pieds à lui.

Je me dis que devant ca a dû partir mais j’espère avoir bien limité la casse.

Je sors de l’eau bien entamé mais hyper content quand Val m’annonce 8ème à 8s ! Je suis dans le groupe de tête ! Incroyable !

Je fais une transition pas terrible en mettant mes chaussures aux pieds et en enfourchant le vélo style « mamie ».

Mais je me sens bien sur le vélo. Bien que l’IM ait laissé quelques traces de fatigue « profonde », les quelques entrainements vélo où j’ai dû envoyer des watts ont montré que j’étais capable de produire un gros effort sur un temps limité.

Dans ma tête, je me dis, je fais l’effort sur 5km et je vois où j’en suis ; si je continue à attaquer ou si devant ça part et je coupe mon effort.

Je double beaucoup de concurrents en 2-3km et je me retrouve 3ème avec les 2 premiers en point de mire, avec la voiture ouvreuse devant. Je fais des pointages à chaque virage, et aux 3km je suis à 25s du 1er. J’ai dû perdre 20-30s à la transition car pourtant je reviens sur eux. Au bout de 5km je suis plus qu’à 12-15s. Mais l’écart se stabilise… Je lutte pour combler le trou, mais je n’y arrive pas.

Finalement, ce sera vers le km15, à la faveur d’un faux plat très descendant vent de face, et sans doute bien aidé par ma roue pleine, que je réussis à combler les 10s qui me restaient. Mais la montée juste après, je décroche une nouvelle fois, ne voulant pas me griller complètement. Je recolle sur les 2 derniers km sur le plat. Il reste 1km. Je demande à un arbitre à coté si devant ils ont pris un carton, car j’avais vu l’arbitre discuter avec eux à un moment. Elle me dit que non. De là où j’étais, impossible de voir si la distance était respectée, mais comme un arbitre était souvent là, je pense qu’il n’y a pas eu de problème.

Je reperds quelques secondes sur le dernier virage un peu piégeux et me voilà 3ème à la dépose du vélo, à moins d’une dizaine de secondes du 1er.

Je fais une transition correcte et repars à 9s du 1er, 3s du 2ème. Ça paraît rien 3 et 9s, mais je vous assure qu’il vaut mieux les avoir avec soi que contre soi…

Je pars à une allure où je pense pouvoir tenir voire accélérer, et je vois que malheureusement les 2 gars devant savent courir, mais qu’heureusement ils ne s’échappent pas non plus. Bref, on a à peu près le même rythme. Je me rapproche petit à petit du 2ème, et lui se rapproche du 3ème. Donc c’est moi qui vais le plus vite. Mais c’est vraiment de rien du tout, et on doit gratter mètre par mètre. Au bout de 1,5km je reviens sur le 2ème, on n’est plus qu’à 10-20m du 1er. J’essaye d’accélérer, mais le 2ème en remet une couche, et je temporise. Encore cette difficulté pour moi de vraiment me faire mal quitte à exploser complètement. En plus là yavait le classement général dans la tête. Si je donne tout ce que j’ai là et que je gagne pas, je m’expose à une désillusion le lendemain.

Et je loupe le coche. Le 2ème accélère, rejoint le 1er, ils courent ensemble, et je perds petit à petit mètre après mètre jusqu’à ce que dans la tête j’arrête de vouloir souffrir et me reconcentre sur le classement général.

Je finis donc 3ème, un peu déçu quand même, il faut le dire. Sur le vélo, je commençais déjà à me voir vainqueur, je pensais revenir plus facilement sur les 2 en tête et poser avec un peu d’avance, mais j’ai présumé de mes forces. Je décide également de sortir du sac une des excuses préalablement préparée et parfaitement adaptée : « oui, mais tout ça, c’est à cause de mes transition minables : 20sec en T1 et 5s en T2 = 25s et là ce n’est plus la même histoire mon bon monsieur ».

Au final, 8ème en nat à 12s du 1er, 2ème en vélo à 18s, et 3ème à pied à 33s.

 

J’arrive avec 3 minutes d’avance sur le 1er poursuivant du tri series. Je suis surpris de l’écart, mais content. Je pense (l’erreur !) qu’avec une telle avance sur le sprint, même si j’y suis allé à fond et que lui s’est réservé, que l’écart montre une différence de niveau et que je vais pouvoir aller chercher le général sans trop de problèmes…

 

On se reconcentre direct sur le M qui arrive dans quelques heures. Là je me sens pas trop en forme. Le 2ème du S a prévu de le faire, et je me dis que ça va être dur de lutter contre lui, d’autant plus que je suis pas hyper motivé pour faire une grosse natation.

Le temps de manger la salade de pâtes préparée avec amour par Nicky, d’assister avec horreur à la mise à mort de la bouilloire en plastique du bungalow # 7, de se dégourdir les jambes 15min sur le vélo, et nous voilà une nouvelle fois sur la plage du départ.

 

Cette fois-ci je ne me laisse pas surprendre par le départ. Je pars comme une balle, 2 coups de dauphin, et je me mets à nager. Il ne me reste plus qu’à trouver des pieds pour me caler. Mais, mais, mais ? je suis premier ? je suis premier bordel !!! Je lève un peu plus la tête pour vérifier, mais non, pas d’erreur possible, personne devant, juste le kayak ouvreur. C’est trop bon, mais j’essaye de pas m’enflammer. J’essaye de bien glisser et de reprendre mon souffle pour quand on va revenir sur moi (car je ne doute pas qu’il y en a un paquet juste derrière moi, à commencer par 2-3 gars qui étaient devant moi sur le S). A ma droite, un peloton s’étire mais ne revient pas sur moi. Puis ça me dépasse par la gauche et je passe 2ème à la 1ère bouée. Un autre me passe (je reconnais le 2ème du S), et j’essaye d’accrocher leurs pieds, mais très vite je n’ai pas la force et je décroche. Ensuite, j’essaye de rester accroché au 2ème groupe. C’est dur mais j’y arrive tant bien que mal pendant 1200-1300m, avant d’abdiquer sur la fin et de lâcher une quinzaine de secondes. Musculairement c’était difficile !

 

Je sors 6ème, mais je me doute que devant c’est déjà loin. En fait ils sont déjà 2 minutes devant ! Je pensais pas avoir perdu autant de temps.

 

Sur le vélo je reviens assez vite sur un ou 2 gars, je sais pas trop je suis dans quelle position, mais je me dis que pour la 1ère place c’est quasiment cuit et j’essaye de « gérer ». Je reviens petit à petit sur 2 concurrents. De là où je suis, je ne peux pas voir si ils draftent mais en tout cas ils restent ensemble. Encore une fois, je me retrouve derrière avec du mal à revenir sur eux. On finit le 1er tour, et on m’annonce 5ème. Je me dis donc que le 1er fait cavalier seul devant, un intercalé qui vient de me doubler, qu’il y a le duo, et ensuite moi. Juste quand je suis en train de revenir sur eux, un gars nous double à vive allure, aucune chance de le tenir. Je reste à distance respectable de mon duo, et à un moment je me dis « là c’est pas possible, il s’est vraiment mis dans sa roue ! ». virage à droite et là paf ! un arbitre sur le côté de la route ! Illico elle sort un carton et crie « 117 ! » (le numéro de dossard du gars). Mais elle crie aussi autre chose, que je n’ai pas entendu. Au bout d’un moment, je me demande si je n’ai pas aussi pris un carton. Le règlement stipule 7m, et je me demande si je n’étais pas trop près également. Je me dis que si je la revois je lui demanderai.

Je double le 117, l’autre gars ayant mis un coup d’accélérateur. Je reste à 20m, j’hésite à doubler mais ça avance déjà bien, donc je reste derrière.

L’arbitre passe en moto, et avant que j’ai eu le temps de penser à l’appeler, c’est le gars devant qui lui fait signe. S’ensuit ce qui ressemble à une engueulade avec de grands gestes de la part du concurrent. J’en déduis qu’il a dû prendre le carton aussi et que surement je n’ai rien eu.

Mais à mon tour je lui fais signe et lui demande « tu m’as mis un carton ? » Elle me répond « Oui ! ». Un peu décontenancé, je hoche la tête et dis « OK » mais ne pense pas à lui demander la couleur car il me semble avoir vu jaune et jaune ca veut dire « tu t’arrêtes, l’arbitre t’explique l’infraction, tu répares si possible (genre tu ramasses ce que t’as jeté) et tu peux repartir ». Ensuite elle me redit un truc mais on entend vraiment très mal. Je lui redemande en criant le plus fort possible « MOI, J’AI UN CARTON ??? ». Et là, soulagement, elle me dit « non, non », et me fait un « thumbs up » et un sourire (je crois, sous le casque de moto, difficile de dire…). Je la remercie et me remets dans ma course. Le mec devant devait être énervé car quand elle a mis le carton, lui était effectivement devant. Après, je pense qu’elle les avait déjà averti et qu’elle a sévi sur les 2 pour « l’ensemble de leur œuvre », mais bon, ce n’est que supposition, je ne sais pas.

Je passe l’autre qui s’est pris le carton et en me voyant passer il me dit « j’ai pris un carton p… » ou un truc comme ca. J’hésite sur l’attitude à adopter et je décide de l’ignorer. Je tourne même pas la tête et continue. Un peu autiste comme réaction j’avoue mais qu’est-ce que je pouvais lui dire : « ah, c’est dommage ! » ou « tu l’avais bien mérité, non ? » ?

Je suis 4ème mais pas pour longtemps, je me fais doubler sur la fin et pose 5ème. Je ne sais pas si le podium est loin mais je me doute que pour la victoire c’est mort, et je décide de gérer mon allure pour ne pas rajouter trop de fatigue à la machine…

Je passe 4ème très vite et essaye de demander si le 3ème est loin, mais les bénévoles ou les spectateurs sont un peu surpris de ma question et me répondent assez vaguement : « non, pas trop loin ! ». Bon, je décide de continuer à mon rythme et on verra bien.

Le parcours comporte quelques petits faux plats bien casse-pattes et une belle bosse. J’aperçois le 3ème quand je suis au pied de la bosse et lui en haut. J’essaye de continuer à gérer, je me dis que je vais revenir sur lui quoi qu’il arrive. Je suis à 15km/h en moyenne malgré le relief, je suis content.

Sur la 2ème boucle, j’arrive à revenir sur le 3ème en haut de la bosse. Je me dis que je vais pas laisser échapper le podium et j’accélère dans le faux plat descendant et prends un peu d'avance. Il reste 1km, et j’entends des pas revenir sur moi. Je me dis que le gars avait des ressources finalement, mais en fait je vois le 2ème du tri series me passer comme une balle ! Mince, c’était pas dans les plans, ca, j’espérais encore prendre quelques minutes d’avance avant le half, et voilà que c’est lui qui va combler l’écart.

Il court très bien, et je décide de ne pas me cramer pour aller chercher le podium, je me « contente » de limiter la casse en accélérant un peu.

 

Au final 4ème, avec 5min de retard sur la vainqueur ! C’était le 2ème du S de ce matin, une belle démonstration de force, et je suis content pour lui car il était bien sympa ! Et 15s de perdu au classement général sur le 2ème.

Moi, je suis forcément un peu déçu. Sur les 2 courses, je fais 3ème et 4ème, donc moins bien que l’année dernière, et en plus, j’ai laissé pas mal d’énergie dans les 2 courses, je n’ai plus que 2m45 d’avance au général, et le 2ème a l’air de monter en régime !

 

La soirée se passe à

1.       essayer de réparer mon ongle de pied qui a eu la bonne idée de commencer à se barrer pendant la natation du M, qui m’a fait souffrir à l’australienne et à la sortie de l’eau, mais heureusement pas trop après. Un ruban adhésif pris à McDu, et un renforcement le lendemain quelques minutes avant le départ du L par la Croix Rouge et le tour est joué, et une excuse de plus dans la poche.

2.       essayer de convaincre Val de participer au half du lendemain (c’était pas trop dur)

3.       essayer d’expliquer à mon nouvel admirateur que le gagnant du tri series n’est pas forcément un champion du monde.

4.       Participer à la pasta party, de mon point de vue meilleure que les autres pasta party que j’ai pu voir aux orgas Challenge/Ironman (excepté South Africa où c’était une tuerie !)

5.       Essayer d’obtenir auprès de l’organisateur la bière qu’il m’a promis à la sortie du M. finalement, je ne l’aurai pas eu, ce qui me gâche une excuse pour le lendemain !

6.       Essayer de lutter avec Mc Du pour s’empêcher d’aller participer au concours de karaoké du camping

7.     Et la nuit à lutter contre le froid car on est trop con pour allumer le chauffage, mais merde, on est le 24 aout ! Mais ça fait encore une excuse de plus dans l’escarcelle. C’est bon, on peut mettre 7h sur le half !

 

 

La course elle-même ? Bon, OK, c’était pas fameux ! Je m’attendais à souffrir, mais je pensais pas exploser comme je l’ai fait. Encore une super natation, où j’ai été 2ème dans les pieds du 1er jusqu’à la 1ère bouée, puis j’ai dû me résigner à laisser partir un groupe, et j’ai pris les commandes du groupe de chasse (quelques éléments) pendant quelques centaines de mètres, avant de m’accrocher désespérément au dernier concurrent qui restait avec moi en me disant « si je le lâche, je me retrouve tout seul et je perds beaucoup de temps ». J’y arrive mais une nouvelle fois, je lâche un peu sur la fin. Je sors avec 1min de retard sur la tête, avec un parcours à peine plus long que sur le CD la veille (1min20 de plus pour moi ; environ 2min pour la plupart des compétiteurs).

Ca m’arrange pas qu'il n'y ait pas la distance en nata car, pour une fois, c’est en natation que je fais la différence. Le deuxième du classement général n’est pas très bon en natation (je lui prendrai 5min), mais me rattrape en vélo et en CAP.

Sur le début du vélo, à chaque fois que je me rapproche de la 3ème place, un gars vient me doubler. Le parcours est en 3 boucles, le revêtement est pas terrible, et il y a pas mal de petites montées, j’ai l’impression d’être constamment en prise, et hésiter entre prolongateurs et cocottes.

Je pédale « au feeling », sans trop regarder les watts. J’ai l’impression de pas être trop mauvais sur la première partie, mais je me retrouve rapidement 6ème et seul au monde.

Je finis la première boucle et j’entends le speaker m’annoncer : «Benjamin Feraud, le leader du classement général ». Ya pas à dire, c’est quand même sympa à entendre. 1er tour bouclé en 55minutes, c’est bien plus que ce que je pensais et espérais (33km/h environ). La journée va être longue, et je me dis que j’ai pas pris assez de gums à manger pour tenir 2h45…

Je suis dans mes petits calculs de chronos (alors si je lui ai pris 4min sur la natation du CD hier, je devrais lui en prendre 5 aujourd’hui. S’il m’a pris 2m30 sur le vélo en 1h05 hier, il devrait m’en prendre environ 2m10 sur le 1er tour, et je peux espérer le voir revenir seulement dans le 3ème tour et…), et là je le vois passer, celui que j’attendais dans plus d’une heure et 40km. Il m’aura repris 5 minutes en 35km environ ! J’essaye de pas trop me démotiver, en me disant que si ca se trouve, il a super bien nagé, qu’il est en train de tout donner pour revenir, mais que je vais pas trop perdre dans la 2ème partie et qu’il va exploser à pied. J’essaye de caler mon allure sur la sienne, mais je vois tout de suite que les watts grimpent bien plus haut que ce que je pourrai tenir. Je reste une ou 2 minutes à 20-30m, je vois qu’il se retourne, pour vérifier si je m’accroche. Puis je « laisse » partir. Bon, je mets « laisse » entre guillemets car de toute façons je ne pouvais pas faire autrement ! Le 2ème tour est difficile, mais je garde à peu près la même moyenne.

En finissant la 2ème boucle, j’essaye d’écouter ce que le speaker dit, et j’ai l’impression qu’il raconte que ça devient dur pour moi… Sans doute le 1er est passé depuis longtemps…

 

Je commence la 3ème boucle en me disant que ça allait être très dur. Et effectivement, ce fut très dur. J’ai porté ma croix pendant près d’une heure. Je m’attendais à tout moment à voir passer Jef, mais faut croire que c’était dur pour tout le monde, car finalement je ne concède que 2 minutes sur lui. Je m’alimente comme je peux, je choppe des bananes au ravitaillement, je n’arrive même pas à sortir les mêmes watts que sur Ironman. Bref, j’agonise, j’explose, mais j’essaye de serrer les dents en me disant que ça ira mieux sur la CAP. Je me prends à imaginer une crevaison, et je pourrai abandonner et m’allonger tranquillement dans l’herbe (en vrai j’ai pris de quoi réparer, l’excuse ne marchera pas, flute !)

Au final, je ne perds que 3min sur ce dernier tour, mais ça faisait longtemps que je n’avais pas autant souffert sur le vélo. J’étais tellement en détresse que vers le km 80, alors que ça fait déjà 2 fois que je suis passé au même endroit, je loupe un virage à droite. Je vais tout droit, et le bénévole me hèle au dernier moment ! Hop, demi-tour, l’occasion de voir que derrière il n’y a personne, et c’est reparti.

Je commençais à revenir sur un gars et à l’avoir en point de mire, mais sur la fin, je suis carbo, et je le perds de vue.

Enfin j’arrive au parc à vélo, quel soulagement ! Le speaker m’appelle désormais « celui qui était premier au classement général ce matin ». Il est à coté de moi dans l’air de transition et il essaye de calculer l’avance au général que le 1er a désormais. Je comprends 3-4 minutes environ (en vérité il pose avec 6m20 d’avance sur moi et il avait 2m40 de retard donc il avait 3m40 d’avance). Je pose le vélo 9ème.

En vélo, j’ai perdu 11 minutes sur lui et plus de 10 minutes sur 5 autres. Mais pour autant je fais quand même le 11ème temps (sur 77…).

Je pars pas trop vite, car je n’ai aucune envie d’exploser et de trainer ma misère pendant 10-15km. Je me cale à 4m20/km, et ca a l’air de passer. Je suis quand même en dessous de ma vitesse de départ sur marathon IM de Zurich, mais il m’est difficile de faire plus.

Au 1er ravito, je m’arrête 10-15s pour prendre des fruits secs (j’avais oublié mes gels) et bien boire coca+eau+coca+eau !

On a 4 boucles à faire, le parcours est plutôt sympa, et on ne peut pas dire que je me fasse mal pour essayer d’aller le plus vite possible. Je n’ai pas encore fait une croix sur la 1ère place au général mais je sais qu’il faut compter sur une grosse défaillance. Je pense aussi à la 2ème place au général car un concurrent du tri series m’a doublé au 30ème km et je ne l’ai jamais revu. Mais bon, j’avais 7min d’avance sur le 3ème, et j’ai du mal à croire que je vais tout perdre.

Je reviens sur un gars qui m’avait doublé en vélo, avec un vélo de route sans prolongateur ! A sa hauteur, je le félicite pour son super temps vélo mais il m’avoue qu’il a trop forcé et qu’il est en train de le payer. Moi je trouve qu’il avance plutôt pas mal, et on coure ensemble 1 ou 2km avant que je le lâche. Il finira finalement dans le dur, 6min derrière moi.

Au 2ème tour, j’aperçois mon concurrent direct qui commence sa 3ème boucle alors que je finis ma 2ème. Je fais un pointage, je suis à 8 minutes environ... Je me dis que c’est mort, mais j’essaye de garder la même allure. Au prochain tour, je ne le vois pas au même endroit, je ne le vois pas du tout. Je sais pas si c’est moi qui ait repris 1 ou 2 minutes ou si c’est lui. Je me sens pas trop mal et je me dis que c’est moi (en fait c’était lui !). Le dernier tour j’ai l’impression de pas trop faiblir mais je perds quand même une dizaine de secondes par km sur mon rythme initial.

A 1km de la ligne, je crois apercevoir un concurrent direct devant moi et les nanterriennes accompagnatrices m'encouragent à le doubler. Mais je n’ai pas vraiment envie de me battre pour une place. Je ne sais pas combien je suis, j’imagine 6 ou 7ème, peut-être 5ème. Je finis comme je peux, mais sans me décarcasser pour le reprendre. En fait, ils étaient 2 devant, j’en ai doublé un, et l’autre a fini devant, à 14 secondes. C’est le 3ème au général du tri series, donc je finis 2ème du tri series (le 1er m’a encore collé 4m45 à pied !). Les organisateurs ont eu pitié de nous et ont pas mal raccourci le parcours, un petit 19km et des broutilles. Je cours en moyenne en 4m23/km réel sur un parcours un peu accidenté, donc c’est pas catastrophique non plus. Je suis plutôt satisfait d’avoir réussi à limiter les dégâts étant donné mon état de fatigue sur le vélo. Je fais le 4ème temps à pied, mais je perds plus de 5 minutes sur les meilleurs.

Je suis classé 7ème (sur 77), pas terrible, surtout que j’ai au moins 10 minutes de retard sur les 4 premiers…

Bon finalement je vais garder mon sac d’excuses, on sait jamais ça peut toujours servir une prochaine fois !

 

Ce que je retiens du WE en terme de triathlon, ce sont mes supers sensations sur les départs en natation, et le fait d’avoir nagé dans le groupe de tête jusqu’aux 300m à chaque fois. Après, il m’a manqué un peu de résistance pour réussir à toujours sortir parmi les premiers, mais c’était bien kiffant de jouer les premiers rôles dans l’eau, et j’espère que ça va m’aider à trouver de la motivation pour retourner dans la piscine cet hiver ! De plus, c’est dans cette discipline que j’ai bâti mon avance au classement général (11 minutes de gagnés sur le 1er au classement général), et ce sont mes 2 autres disciplines (que j’apprécie plus généralement) qui ont fait défaut (14min perdues à vélo, 5min à pied)

 

 

Voilà une vidéo faite avec un drone fourni par le chronométreur. Ca fait de belles images, et en particulier les 2 départs du S et du M. Je suis pas mal à droite sur l’écran, avec un bonnet jaune.

 

 

On ne peut pas vraiment dire que j’ai bien géré les 3 courses. Peut-être qu’on gérant plus le M (mais surtout le S), j’aurai fait une meilleure performance au général, mais je ne pense pas que j’avais les jambes pour aller chercher la 1ère place de toutes façons (il est 8 minutes devant quand même !). En discutant avec le 1er après course, je lui avoue que j’étais bien dégouté de le voir passer aussi tôt, et lui m’avoue que son but était de poser le vélo avec moi, car il pensait pouvoir me reprendre les 2m45 à pied. Je lui réponds « je sais pas, je suis pas mauvais en CAP non plus d’habitude », mais effectivement ce dimanche il m’a mis une claque aussi en CAP, pas sûr que j’aurai pu plus limiter les dégâts si je l’avais eu en point de mire…

 

Là, je suis vraiment fatigué, et j’ai pour objectif un marathon en fin octobre. Avec la naissance qui arrive, les entrainements risquent d’être limités, et le repos chaotique, alors je préfère ne pas viser trop haut. Disons que j’aimerai battre mon record de 2h57m. J’espère bien sur descendre bien plus bas, mais on verra comment se passe la prépa. Pour l’instant un peu de repos me ferait le plus grand bien !

Publié dans CR complet

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