Comparaison des Ironman Roth 2012 et Afrique du Sud 2013

Publié le par benji-triathlon

C’est toujours difficile de comparer 2 courses différentes.

C’est pourtant ce que je veux essayer de faire en comparant ma course à Roth en 2012 et celle d’Afrique du Sud en 2013.

 

Pour cela, je vais essayer de comparer les temps dans chaque discipline des meilleurs, ainsi que de certains athlètes qui ont fait les 2 courses.

En faisant ensuite une bonne soupe de tous ces nombres, j’espère réussir à comparer mes résultats sur ces 2 courses, et voir ma progression.

 

3 athlètes pros ont fait les 2 courses. D’autres athlètes amateurs ont sans doute fait la course, mais je me baserai plutot sur ces 3 athlètes pro, en prenant l’hypothèse qu’ils sont plus réguliers que les athlètes amateurs.

Les 3 :

James Cunnama, sud-africain. Il gagne, un peu à la surprise générale, Roth 2012 devant Timo Bracht. En Afrique du Sud, il est l’un des favoris, mais il explose à pied et abandonne

Mike Aigroz, suisse. Il fait 3ème à Roth. En Afrique du Sud, comme James Cunnama, il pose le vélo dans les premiers, mais lui aussi explose à pied, et finit difficilement en 9h20, dont 3h50 de CAP

Bernd Hagen, allemand. Il fait 13ème à Roth et 14ème en Afrique du Sud. Lui a été constant sur ces 2 courses.

 

Je vais donc m’appuyer aussi sur les temps de ces 3 athlètes pour faire des comparaisons (peut être un peu tirées par les cheveux) entre les 2 courses.

 

Sans plus tarder, l’analyse :

 

La natation à Roth était très rapide, dans un canal. On partait à 300 dans la 1ère vague, pros et amateurs ensemble.

En Afrique du Sud, les pros sont partis 15 minutes avant, et nous autres amateurs sont partis tous ensemble, près de 1600 en même temps.

A Roth, les pros avaient donc tous les avantages pour eux. Ils pouvaient « drafter » les meilleurs amateurs, et le départ n’était pas trop cahotique. En Afrique du Sud, nul doute que les moins bons nageurs ont dû avoir du mal.

 

En analysant le tableau plus haut, on se rend compte qu’il est difficile de sortir une tendance, en disant qu’en moyenne, on nage x minutes moins vite en Afrique du Sud. Les tous meilleurs perdent entre 2m30 et 3m30, mais James Cunnama et Bernd Hagen perdent 5 et 6 minutes respectivement. Sans doute n’ont-ils pas pu choper le bon groupe en Afrique du Sud, ou ne sont-ils pas habitués aux conditions difficiles (difficile à croire pour Cunnama, sud-africain).

 

Quant à moi, je perds 2m16 par rapport à Roth. C’est une amélioration relative par rapport à Roth, mais difficile de la quantifier. On va dire que ça se situe entre 20 secondes et 2 minutes. Quand on prend aussi en compte le départ d’Afrique du Sud, où j’ai dû lutter pendant 500 mètres car j’étais parti trop loin sur la ligne de départ, c’est quand même un gain relatif non négligeable par rapport à Roth. Tout ça en ayant l’impression de terminer la natation plus frais.

 

 

Sur le vélo, on a la même problématique. Difficile de dégager une tendance claire.

Le meilleur temps est 2:30 plus rapide à Roth, mais le 10ème meilleurs temps est largement plus rapide en Afrique du Sud, pour 4 minutes. La moyenne des 10 meilleures est relativement identique.

Par contre, James Cunnama et Mike Aigroz roulent beaucoup moins rapide en Afrique du Sud. Quand on voit ensuite qu’ils ont craqué tous les deux à pied, et que cela est souvent dû à un trop gros investissement sur le vélo, cela a tendance à monter que le parcours Afrique du Sud était plus difficile. Bernd Hagen, lui, a roulé à peine 1 minute moins vite en Afrique du Sud.

 

Quant à moi, à la seconde près, je roule dans le même temps. Par contre, mon classement relatif est bien meilleur en Afrique du Sud. Ceci est à nuancer, car le niveau cycliste en Allemagne est très élevé.

 

Une nouvelle fois, je pense que j’ai progressé par rapport à Roth, mais difficile de dire dans quelle proportions. Je dirai entre 1 et 3 minutes.

 

 

Enfin un tableau qui nous permet de tirer quelques conclusions assez facile.

 

Toutes les comparaisons ont tendance à montrer que le parcours de Roth était bien plus rapide que celui d’Afrique du Sud. Au minimum 8-9 minutes pour les meilleurs, et de plus en plus de différence pour les moins bons.

A la lumière de cette analyse, on peut voir que c’est finalement à pied que je réalise ma meilleure amélioration par rapport à Roth. Je cours à 4 secondes près (décidément !) le même temps qu’à Roth. A iso-parcours, cela correspond à peu près à un gain de 10 minutes environ ! Cela se voit également sur mon classement. 26ème en Afrique du Sud, avec 28 pros au départ (et 21 à l’arrivée), contre 83ème à Roth…

Il manquait environ 500 mètres à Roth pour avoir un marathon complet, alors que celui d'Afrique du Sud était bien 42,2km. 500 mètres n'expliquent pas 10 minutes de différence. Je pense que c'est beaucoup du au soleil en Afrique du Sud, alors qu'à Roth, on avait un temps ensoleillé, mais pas trop chaud, et à vrai dire assez idéal pour courir.

Je pense aussi que je supporte mieux la chaleur qu'un bon nombre d'athlètes, ce qui explique peut être ce gros "gain" par rapport aux autres athlètes. S'il avait fait moins chaud en Afrique du Sud, ce "gain" relatif aurait sans doute été beaucoup moins important.

 

 

Et il ne faut pas oublier les transitions. Et oui, ça peut faire la différence quelque fois !

Les aires de transition étaient plus longues en Afrique du Sud, et ca se ressent sur le temps total de transition : environ 1 minute de plus pour les meilleurs, et jusqu’à 2 minutes en moyenne pour les 100 meilleurs.

Moi, j’ai mis 50 secondes de plus, mais surtout un classement bien meilleur en Afrique du Sud, plus en adéquation avec mon classement final. J’ai sans doute gagné également 1 minute par rapport à Roth (toujours à iso-parcours).

 

Et enfin, une vue globale des 2 épreuves :

 

On voit qu’en moyenne, le parcours d’Afrique du Sud était plus lent qu’à Roth. Pour les meilleurs, entre 11 minutes et 16 minutes. Pour les meilleurs amateurs, plutot de l’ordre de 20 voire 25 minutes.

Le seul athlète qui a fini les 2 courses (je ne compte pas Mike Aigroz qui a fini mais qui a craqué), est Bernd Hagen, qui finit 14ème et 13ème, mais qui met 20 minutes de plus en Afrique du Sud.

Je mets quant à moi 3 minutes de plus. Encore une fois, difficile de dire combien j’ai « gagné » par rapport à Roth. On peut penser que j’aurai du mettre, à iso performance, entre 15 et 20 minutes de plus en Afrique du Sud. Je n’ai mis « que » 3 minutes de plus, ce qui fait un gain entre 12 et 17 minutes.

 

Si on additionne les gains des 4 épreuves, on trouve environ :

1 (natation) + 2 (vélo) +10 (CAP) + 1 (transition) = 14 minutes

 

Les 2 approches donnent à peu près la même conclusion, ce qui aide à donner confiance dans la démarche.

 

Ces résultats sont quand assez surprenants. Alors que je pensais avoir fait des progrès à vélo, c’est à pied que je fais la plus belle progression, et de loin. On peut toujours dire que cela découle d’une plus grande aisance et d’une meilleure gestion à vélo (grâce au capteur de puissance en particulier).

 

Pour parler équipement, une seule chose a changé lors de ces 2 courses : le pédalier. J’avais pour Roth un double plateau ultegra classique 39*53, que j’ai changé par un plateau ovalisé Rotor Q-ring en Afrique du Sud. Cela m’a peut être également aidé.

 

Allez, un peu d’auto-congratulation (comme si yen avait pas assez sur ce blog…). On va dire que j’ai gagné environ 14 minutes par rapport à mon Ironman d’il y a 9 mois à Roth. Et que j’ai réussi à gagner un peu sur les 3 disciplines, c’est ce que je voulais. Quand je vois toutes les choses qui n’ont pas marché sur cet IM, et que je me sens capable d’améliorer pour la suite, ça me donne une grande confiance pour les épreuves à venir.

 

Si je gagne encore 14 minutes lors de mon prochain IM, je signe tout de suite !

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