CR complet de l'Ironman South Africa 2013

Publié le par benji-triathlon

 

"Benjamin, you are an Ironman!"... "Oui, je sais..."

 

une petite explication technique sur les modalités de qualification pour les Championnats du Monde IronMan à Hawaii, pour vous aider à comprendre la dernière partie du CR...

Les résultats complets

le CR court pour ceux qui n'ont pas beaucoup de temps...

 

Une comparaison technico-matheuse et un peu tirée par les cheveux entre Roth 2013 et AfSud 2013

 

Et bien sur, si vous ne l'avez pas encore lu, le CR de Nicky !

 

quelques photos

 

 

Avant course

Nous voilà donc parti pour cette drôle d'aventure avec Nicky faire un Ironman en Afrique du Sud le 14 avril après un hiver bien pourri qui nous a forcé à pédaler en intérieur et courir sous la pluie ou dans la neige. Mais nous avons bien bossé et nous sommes confiants tous les deux. On arrive à Port Elizabeth vendredi matin et on a juste le temps de monter les vélos, vérifier qu'il n'y a pas eu de problème pendant le voyage, rouler 30 minutes, et on file récupérer les dossards, assister au briefing et à la pasta party. Rien à signaler sinon que l'organisation nous prévient que l’Ironman pourrait se transformer en duathlon si la mère est trop agitée. Super… On retrouve nos deux compères du MSA triathlon Tom et Guillaume, on avale nos pâtes et on passe une bonne nuit, la dernière…

Le samedi on se réveille tôt pour aller nager en mer, à l’heure de la course, mais manque de bol, le sprint est organisé, et on peut pas nager on veut. On se glisse à l’eau un peu plus loin. Il y a de la houle, on fait bien de s'habituer. Au bout de 25 minutes, l'auriculaire et l'annulaire de ma main gauche sont engourdis par le froid, impossible de prendre un bon appui sur l'eau. Je nage en poing fermé pour essayer de récupérer l'usage de mes doigts, et ça marche. J'espère quand même que j'aurai pas ce problème le lendemain.
Depuis deux jours, j'ai également une douleur à l'épaule qui me fait peur bien que cela s’estompe petit à petit. Cette sortie test me rassure, elle ne m'empêche pas de nager.


On finit la matinée par la sortie d'avant Ironman, traditionnelle pour beaucoup, mais nouvelle pour moi, qui ai l'habitude de ne rien faire les veilles de compétition. On pose le vélo l’après-midi. Je dégonfle les pneus pour éviter qu'avec le soleil la température et la pression monte trop et le pneu éclate (PV=NRT, si on considère l’air comme gaz parfait, ce qui est un peu olé olé, je l’avoue… Mais je m'égare…).


La dernière nuit fut courte. Nous lisons dans le livret Ironman que l'on nous a donné une analyse du parcours vélo. Le gars décrit le parcours avec un vent d'Ouest, qui souffle 90 % du temps. Il explique que les 20 premiers kilomètres sont difficiles car en montée et avec un peu de vent de face mais on est protégé par la montagne, mais après les 40 prochains sont en descente ou sur le plat avec vent de dos. Il rajoute que si par malchance le vent est d’est, alors on va souffrir car on aura 40 km vent dans le nez et on profitera peu du vent de dos pendant les 20km restants. Hé oui, vous l'aurez deviné, ils ont prévu vent d’est pour dimanche, mais normalement pas trop fort. On s'endort avec ça sous le bras…

Le matin il fait bien nuit quand on arrive dans le parc à vélo. On met tout en place, le départ est à 7:00, il est 5:50, on est serein, quand le speaker annonce que le parc ferme à 6:00 ! Purée, 1:00 avant le départ ! C'est abusé. J'ai encore plein de trucs à faire. C'est la panique pendant 10 minutes quand il annonce qu'il s'est trompé et que c'est à 6:30… Super, 10 minutes de stress gratos.


Petit coup de stress supplémentaire pour gonfler les pneus. Je demande à un voisin sa pompe à pied pour regonfler mais je n’arrive pas à l'utiliser, et je tord le petit bigogniot qui ressert la valve. Super… Heureusement ça a l'air de tenir. Le mec m'aide finalement je gonfle à 7-8 bars. Je n'ose pas trop gonfler plus, de peur de crever.
Finalement, nous voilà à l’aire d’échauffement à 6:45, juste quand ils demandent à tout le monde sortir. J'ai juste le temps de me mouiller, faire 50 m, bien enfiler la combinaison, et faire pipi dedans (oh c'est bon, on le fait tous ! Oui mais moi je l'ai fait à l'extérieur de l’eau cette fois-ci…).


Beaucoup de monde est déjà sur la ligne de départ, sur la plage, à 10 20 m de l’eau. J'embrasse Nicky qui se met dans un sas plus éloigné, je me place en sixième ou septième ligne. Je n'ose pas m'avancer plus car les rangs sont déjà bien sérieux. Idéalement je pense que je devrais me mettre au deuxième rang, et j'ai le niveau pour, mais je n'ose pas. La suite montrera que j'avais tort… Les pros sont partis à 6:45. Je les ai pas vu je m'échauffais. Nous sommes en place à 6:50 et on doit attendre 10 minutes. Le temps ne passe pas trop lentement. Je suis relax, aucun stress, prêt en découdre, j'écoute la musique, hausse les épaules et tape du pied en rythme sur Rihanna à fond les ballons (We found Love…), avec 1700 autres personnes serrées comme des sardines, qui font comme moi. Laissez tomber, faut le vivre pour comprendre.
Mes ambitions ? Elles étaient… Ambitieuses ! Voir ici…


Natation

La mer est à la limite de pouvoir être appelée agitée. A Mimizan, les MNS hésiterait entre le drapeau vert ou orange. Les petites vagues déferlent, suffisamment fort pour vous stopper si vous n’essayez pas de plonger en-dessous. Pour moi c'est bien, et j'aurais même aimé plus agitée.


Coup de canon ! Et oui, à PE, le départ est donné par un coup de canon !

2013-04-14-IM-SA-08Oui, donc moi on me voit pas, je suis bien derrière


Et aller ! C'est déjà la baston ! Je suis à l'avant du paquet, mais quand même dans le paquet. Mais je me laisse pas faire et je hésite pas à passer les épaules et les bras pour passer devant quand ça se rétrécit trop. Le départ est catastrophique, beaucoup n'ont pas compris le principe de passer sous les vagues, et si les cinq personnes devant son stoppées par la vague, et bien même si tu passes en dessous toi t’es pas stoppé par la vague mais par les mecs. Le parcours de natation est en deux boucles avec sortie à l'Australienne. Première bouée on laisse à gauche à 300m du bors, tu tournes à 90° à gauche, et on a 600 m jusqu'à la prochaine, et ensuite en gros demi-tour.

C'est le bordel jusqu'à la première bouée, où je passe à la corde. Je nage en deux temps pour voir plus souvent les gens à côté, devant et parce que je suis en léger sur régime pour essayer de m'extirper de la horde. Ça se calme au bout de 500 m environ, et je suis dans un groupe qui avance à mon rythme. J'aperçois une bouée jaune et je regarde à sa gauche pour voir à où en sont les premiers. Je ne les vois pas et je me dis que je suis en train de faire une natation de folie, si j'ai si peu perdu sur les premiers. Mais je comprends assez vite que si il n'y a personne à gauche de la bouée, c'est par ce que c'est une bouée intermédiaire et que le virage à gauche est plus loin…

 

J'ai comme l'impression qu’on dérive pas mal à gauche mais je reste dans le groupe. Je suis maintenant à mon allure, tranquille, en trois temps, j'essaye d'économiser mon énergie. Le retour se passe bien, et la plage est en vue. Nous sommes maintenant éparpillés et je fais les 100 200 derniers mètres seul. Arrive le moment du body surfing, ou comment accélérer au bon moment pour prendre une vague et gagnez 10 20 voire 30 secondes gratos. Je loupe la première vague mais je choppe la deuxième, au prix d'un effort quand même important. Je sors de l'eau, toujours un moment où le cœur s'emballe, et je trottine en essayant d'éviter de me cramer pendant les 50 m à pied sur la plage. Je replonge, le cœur quand même bien haut, et cette fois-ci je passe mieux les vagues. Mais je suis toujours tout seul. Je vois un gars un peu à côté et je me colle dans ses jambes. Je le suivrai pendant presque tout le deuxième tour. Cette fois-ci on est bien à droite. Je vois un bon peloton sur la gauche, mais bien éloigné, au moins 20 à 30 m. J'espère avoir fait le bon choix mais de toute façon plus le choix. On retrouve le groupe à la deuxième bouée (impossible de savoir si on est revenu sur eux ou le contraire…), et j'essaye cette fois-ci de me protéger derrière deux nageurs qui sont côte à côte. Tout se passe bien, je n'ai aucune lassitude et pas de fatigue. Je n'ai pas eu ce coup de moins bien que j'avais eu à Roth sur les 300 400 derniers mètres où il me tardait d'arriver. Un autre petit bout de body surfing et me voilà sorti, satisfait de ma natation.

2013-04-14-IM-SA-41en train d'essayer de reprendre mon souffle

 

Bilan chronométrique: 1:00:52 et 113ème en tout. 24ème de caté, et 78ème "amateur".

Quand je vois les progrès faits dans cette discipline depuis mes débuts en 2010, j'ai encore du mal à y croire, mais surtout je me dis qu'il n'y a pas raison que je ne progresse pas encore!


J'enlève facilement le haut de ma combinaison, passe rapidement sous la douche pour essayer d'enlever un peu de sel et me voit et me voilà en T1. Je chope mon sac de transition et file sous la tente de changement, où une bénévole m’aide.


A la vue d’une bouteille d'eau qui était dans mon sac de transition, elle me demande si je veux en boire. Sans réfléchir, je dis oui. Normal j'ai soif. Sauf que c'est la bouteille d'eau du robinet que j'avais mis pour m'asperger le bas de ma trifonction pour enlever le sel une fois ma combi enlevée. Purée pendant trois jours je n'ai pas bu d'eau du robinet pour m'éviter des problèmes gastriques pour la course, et là je craque à 3 m du bol de sangria ! Bon, c'est fait, sitôt constaté, site oublié. Si mon estomac tient 8:00 et quelqu'un, ça devrait le faire, l’eau en Afrique du Sud est normalement bonne à boire.


Je passe à la case crème solaire car il va faire soleil, très soleil ! Je dois courir environ 100 ou 150 m avant d'accéder au vélo, sur du bitume. J'ai donc laissé les chaussures sur le vélo et je cours en chaussettes. Ouille, ouille, c'est pas terrible. Je prends le vélo, passe la ligne, et ...

Vélo

 

... pose le pied sur la chaussure gauche, monte sur le vélo, pose le pied sur la pédale droite, plutôt que sur la chaussure, erreur presque fatale puisque que arrivée en bas, la chaussure droite se plante par terre, et je manque de tomber. Je redémarre et cette fois-ci j'arrive à mettre les deux pieds sur les chaussures, et c'est parti.


Ma deuxième erreur arrive très vite. Ma montre n'est pas allumée. Il me faut appuyer environ deux secondes sur le bouton « on » pour l'allumer. Mais le revêtement est pas terrible, le vélo vibre, et j'ai du mal. Enfin j'allume. Au bout de 30 secondes je me rends compte que je suis en mode « course à pied ». Mais c'est pas possible, cette erreur de débutant ! Rebelote je dois tripatouiller les boutons, et pendant ce temps, je ne suis pas en bonne position aéro, et surtout complètement déconcentré. Je finis enfin mes manipulations, environ deux minutes après le départ, et je peux m'y mettre. Je vois Guillaume me dépasser dès les premiers kilomètres. Je suis surpris, il aurait du sortir avant moi de l'eau. Je le prends comme un signe que j'ai fait une bonne natation. Il s’éloigne assez vite, mais je continue à voir sa tri-fonction environ 200 m devant. La montée commence au bout de quelques kilomètres. Comme convenu avec coach Nick, je ne m'excite pas, je gère grâce au capteur de puissance.
Je me retrouve rapidement « tout à gauche » (petit plateau, grand pignon) et me relève de ma position aéro, pour m’étirer un peu. De toute façon à l'allure où je vais, l’aéro on s'en fout un peu.


Le plan est de tenir une puissance à peu près constante, à 210 W. Sur un parcours plat, sans vent, avec un bon aérodynamisme et un bon revêtement, on dit qu'à 200 watt on est à peu près à 36 km/h, soit 5:00 sur parcours Ironman. Je m’attends donc à être dans ces temps, même s'il y a du vent, et que le revêtement n’est pas forcément au top. À chaque panneau 10 km, je regarde ma montre et mon temps, et j'essaye de calculer mon temps prévisionnel, mais ces calculs me saoulent vite et je me reconcentre. La montée passe bien, et je vois que je reviens petit à petit sur Guillaume, qui est normalement un peu plus fort que moi en vélo. L'effet de la différence de poids… Je reste derrière, à distance réglementaire, car je suis pile dans ma zone de puissance. Le premier ravitaillement arrive, je chope une bouteille, et me lance dans la descente. C'est au tour de Guillaume de s'échapper ! Je ne le reverrais plus qu'aux demi-tours!


Oui, car j'ai oublié la description du parcours : trois tours de 60 km (en fait 58 et quelques). On monte doucement (2 ou 3 %) sur 10 km, puis on arrive sur une longue section en ligne droite, un peu toboggan ou on croise les mecs qui ont fait demi-tour. On arrive à ce demi-tour donc, puis virage à droite et belle descente. Un passage dans les bois à nouveau en toboggan, et on finit par un long retour le long de la mer avec une superbe vue de vagues s'écrasant sur les rochers à notre droite. Toute cette dernière partie est très usante car en vent de face léger, mais surtout le revêtement est très mauvais, très granuleux. D'ailleurs, le revêtement sur les 58 km est globalement mauvais. Seule la partie sur l'avenue principale est belle et quand on arrive dessus c'est un vrai plaisir pendant huit à 10 km.


Reprenons : j'arrive donc dans la ligne droite et je croise les pros qui ont déjà fait demi-tour. Je guette Thomas qui ne devrait pas tarder, je le vois, lui fait un signe d'encouragement, mais il a le soleil dans les yeux et ne me voit pas. J'essaye de regarder mon classement approximatif, mais j'ai pas envie de passer mon temps à gérer mon classement donc je ne compte pas. Je vois juste qu'il y en a un paquet devant moi ! Je me dis environ 150e. En fait j’étais environ 120ème.

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tout est dans le style!

 

Le demi-tour se rapproche et je guette maintenant Guillaume mais je ne l'ai pas vu. Un moment de déconcentration sans doute. Je continue sur mon rythme à 210 W tranquillement. Après le demi-tour, je constate qu'il y a beaucoup de gars derrière, et beaucoup avec un bel équipement. Ça me réconforte un peu de me dire que je suis devant tous ceux là. J'essaye maintenant d'apercevoir Nicky mais le soleil est de face et il y a beaucoup de cyclistes, donc j'abandonne et me reconcentre sur ma course.


Sur les parties en descente, j'essaye de me mettre en position la plus écrasée sur le vélo, la vitesse est assez grisante. Mon compteur indiquera après la course des pointes à 70 km/h. Côté hydratation, je prends mon bidon d'eau tous les ravitos, tous les 15 km, ça se passe bien. J'ai déjà fait pipi 2 fois en 40 km, c'est bon signe ? ! Côté alimentation, j'ai pris des Powerbar que j'ai prédécoupé, mais avec la chaleur, ça colle et je galère un peu à chaque fois pour les sortir.


Le passage à côté de la mer est magique, vraiment magnifique. Je suis relativement seul pour en profiter.

 

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j'essaye de profiter du paysage un peu quand même. Remarquez l'état de la route...

 

Je ne me soucie guère des autres concurrents, mais je regarde quand même leurs dossards pour voir s'ils sont dans la catégorie 30 – 34, et force est de constater qu'un certain nombre me dépasse.

Le passage difficile avec vent de face se passe bien et je tourne à gauche pour finir le premier tour. La température tombe brusquement de quelques degrés. Ça fait bizarre ! Le vent est maintenant de trois quarts dos, le revêtement meilleur, on a enfin l'impression d'avancer. Ça ne dure que quelques kilomètres. Fin du premier tour, virage à gauche, et c'est reparti pour la montée.


De nouveau je me retiens et gère au capteur de puissance. Je me limite dans la montée à 240 watts mais je me fais déposer par pas mal de concurrents dont un certain nombre qui monte en danseuse, en force sur le grand plateau. Eux risquent de le regretter au moment du marathon… Je double aussi des gars qui entament leur premier tour et qui ne vont pas très vite. La journée sera très longue pour eux… !

 

Pour moi tout va bien, la montée finie, j'arrive sur la ligne droite et aperçoit Thomas qui cette fois me voit aussi et on s’encourage mutuellement. C'est cool de pouvoir se croiser comme ça. J'en profite pour regarder mon chrono pour voir j'ai combien de retard sur lui. J'aperçois aussi Guillaume et on s'encourage aussi. Au demi-tour, j'ai croisé Thomas depuis six minutes et Guillaume depuis 30 secondes. J'ai donc 12 minutes de retard sur Tom et une sur Guillaume. À mi-course, j'en suis très satisfait, mais je commence à me dire que 180 km ça va être long. Je commence à ressentir également des petites fains et me dit que mon régime d'un powerbar par heure, ça va être limite. J'ai 2 gels en plus, mais même avec eux, ça sera juste. J'en prends donc un de plus au prochain ravito. Je finis le deuxième tour avec une puissance moyenne identique au 1er mais je sens que je suis moins frais. J'arrive à maintenir ma puissance au troisième tour jusqu'au demi-tour. De là elle descendra petit à petit.


Petite anecdote : depuis environ 60 km, je roulais avec un gars que j'avais repéré car il m'avait doublé avec un vélo traditionnel. On s'était ensuite redoublé trois ou quatre fois. Au demi-tour, il a 20 m d'avance. Mais il ne relance pas, et quand je reviens à sa hauteur, je vois qu'il s'arrête, je suppose pour faire pipi. Je le reverrais plus. Conclusion : apprenez à faire pipi sur votre vélo, vous gagnerez facilement quelques minutes !


A à peu près 30 km de l'arrivée je me rends compte que je pourrai pas tenir 210 W à moins d'un effort intense que je risque de payer cher au marathon. Je lève donc le pied, je passe assez vite à 150 ou 160 W. Pendant tout mes entraînements, ces moyennes étaient quasi de la récupération, mais là, il me faut m’employer pour ne pas descendre plus bas. Le passage le long de la mer est très long, et je guette les signes de la ville, et donc de l'arrivée. Dernier petit pipi avant de retrouver la civilisation... Enfin ce virage à gauche, cette température qui chut, le vent de dos et le bon revêtement. J'en profite pour faire remonter les watts sur les derniers kilomètres. Les encouragements aident aussi à appuyer un peu plus sur les pédales.


Enfin je peux poser le vélo. Un bénévole le prend et je file prendre mon sac pour la transition. J'avale un gel et prend la petite bouteille d'eau que j'avais préparé pour les premiers kilomètres. Repassage au tartinage de crème solaire et c'est parti.


Quand même avant de passer au marathon, un petit mot sur l'ambiance. Je dirais pas aussi folle qu’à Roth, mais nous avons eu beaucoup d'encouragement sur toute la première partie du parcours. Après c'était plus la brousse, mais quand vous rentrez en ville ça encourageait fort. Il a fait très beau, donc le parcours était agréable, et les gens sortaient de chez eux pouvoir nous voir passer. Il y a juste un moment où j'ai dû me relever et mettre mes doigts sur les freins prêt à serrer car un singe traversait la route devant moi, tout effrayé de voir autant de cyclistes dans son territoire sans doute. Là on se rappelle qu'on est en Afrique!

 

bilan chronométrique:

93ème temps vélo en 5:09:28, 25ème de catégorie et 67ème amateur. C'est clairement la discipline qui me pénalise le plus, surtout sur distance Ironman, et surtout dans ma catégorie, où les Jurgen et Franz avalent le bitume à tout allure...

Je pars sur le marathon 86ème, 25ème de caté, et 59ème amateur. Heureusement que je connaissais pas mon classement de catégorie. 25ème, ca m'aurait mis un coup au moral je pense. Ou alors ca m'aurait rendu mort de faim, allez savoir...

 

CAP

 

J'essaye de me mettre bien en route, relax, avec une bonne foulée. Les instructions sont de partir à 4m20/km, et le tenir le plus longtemps possible. Idéalement ralentir petit à petit jusqu'à 4m40/km pour terminer en 3h09 pour le marathon.

Mais j'avoue que par rapport aux derniers entraînements et enchaînements que j'ai fait, j'espère tenir 4m20 pendant longtemps et titiller 3:05. La réalité viendra vite me rappeler la difficulté d'un marathon Ironman. Le parcours CAP est aussi composé de trois boucles. Je n'aime pas trop ça car dès le deuxième tour on se retrouve avec plein de gars qui ont un tour de retard et c'est dur de se concentrer sur ses adversaires directs. Je sais que moi, ça m'aide de voir les gens devant et de les reprendre petit à petit. Mais noyé dans la masse, je suis seul avec ma souffrance, et j'ai du mal à l'évacuer. C'est un point qu'il faut que je travaille. Mais j'anticipe…


Le parcours : trois boucles de 14 km. 2 km vent de dos, une très légère montée à la fin. Demi-tour au kilomètre deux et les kilomètres trois et quatre sont donc en vent de face. On continue en ligne droite encore 2 km en vent de face, où on est encore sur la même route que les mecs qui finissent la boucle. Puis virage à droite, ravito, et là le kilomètre  est le plus dur, avec une belle montée de 15 m environ. Les kilomètres 8 et 9 sont « normaux » puis on redescend un peu sur les deux prochains km et les trois derniers kilomètres sont en ligne droite, vent de dos. Rebelote deux fois donc.

 

Le vent et le soleil se sont mis d’accord pour être dans le bon sens, c'est-à-dire que le soleil est devant moi quand le vent est de dos, et que le soleil est derrière lorsque le vent est de face. Mais pourquoi est-ce le bon sens ??? Mais voyons, je retourne la casquette quand je suis vent de face pour l’aérodynamisme bien sur ! Et ca tombe bien parce que ca protège aussi ma nuque du soleil ! Mais oui, c’est les petit « plus » qui font gagner les secondes ca !!!

 

Les ravitos sont bien placés, et le parcours est plutôt agréable, avec un passage en ville avec plein d’encouragements, et un passage un peu plus à l’écart, très joli, et on revient par le bord de mer. La principale difficulté réside en le soleil. Pas un abri sur les 42km, et même s’il ne fait pas très chaud (23-25°C), ca tape fort, et ca fait chauffer les organismes.


Autant le parcours vélo était court (175 km), autant le marathon, ils ne se sont pas moqués de nous. Ma montre prenait des temps intermédiaires tous les 1,01 km (1,01 km GPS à allure CAP correspond à peu près à 1 km réel) et les panneaux de kilométrage tombaient pile avec les bips de ma montre. Temps total 42,58 km à mon GPS. On ne pourra pas dire que c'est pas un vrai marathon.


Au bout de deux minutes, je regarde ma montre. Bon, je suis bien, mais je suis à 15 km/h (4m/km). Je me dis que je suis en train de refaire la même erreur qu’à Roth, et j'essaye de ralentir. Mais je n'y arrive pas ! Poussé par le vent, je passe mes deux premiers kilomètres en 4m04 et 4m11. Ce qui est pris n'est plus à apprendre, mais je sais que les secondes gagnées lors des premiers kilomètres sont dérisoires face aux minutes perdues dans la deuxième partie.
J'ai croisé dès le début Tom, qui a environ 4 km d'avance sur moi, soit environ 18 minutes, et Guillaume environ 1 km d'avance environ 4m30.

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Au début, je suis plutot "facile". Ca ne durera pas...

 

Je suis satisfait de ces écarts, ça veut dire que mon vélo et ma natation n'étaient pas trop mauvais. J'arrive enfin à caler mon rythme à 4m20 et je le garde sur les kilomètres 3 à 6, jusqu'à la montée. Là j'essaye surtout de pas me mettre en sur régime. Ca passe bien mais le chrono s'en ressent. 4m31 le km 7. J'aperçois bientôt Guillaume devant, qui court avec deux autres gars. L'un d’eux se mettra à marcher un peu avant que je revienne sur lui. Guillaume me dira après la course que c'était James Cunnama, qui a gagné Roth l'année dernière avec 1h30 d'avance sur moi. Il abandonnera un peu plus tard…

 

Je reviens sur Guillaume. On s'échange quelques amabilités. Il a l'air bien. Je lui dis que je trouve pas d'eau au ravitaillement. Il m'explique que ce sont les sachets en plastique qu'il faut ouvrir. Ouf ! Car je suis toujours avec ma bouteille, de 33 cl, mais elle commence à être vide. Il fait d'ailleurs très chaud. Il y a un peu de vent, mais il ne rafraîchit pas trop. Il est 14:00, ça tape. Pas un coin d'ombre sur tout le parcours. Je me verse des éponges sur la tête à chaque ravitaillement, et j'essaye de continuer à bien manger. J'ai pris deux gels dans mes poches, et j'essaye d'en avoir toujours un d'avance.


Je prends congé de Guillaume mais je ne me sens déjà pas hyper serein et fort et lui dit : c'est pas sûr que tu ne reviennes pas sur moi un peu plus tard ! Je reprends mes kilomètres à 4m20 que j'enchaîne. La fin du premier tour approche. Les encouragements fusent de partout. Je dois avoir une bonne foulée car j'entends beaucoup d'encouragement en me disant que je cours super bien. J'ai déjà doublé pas mal de monde, mais je ne suis pas très confiant. J'ai l'impression que les deux prochains tours seront difficiles. Je ralentis et essaie de passer à 4m30/km, mais je me retrouve vite (dès le km 18) à 4m40 et j'essaye de stabiliser. Je suis encore assez lucide pour faire des signes ou remercier les gens qui m'encouragent, mais ça ne va pas durer. Je cours encore avec ma bouteille, que je remplis d'eau à chaque ravitaillement.

 

2013-04-14-IM-SA-15soleil de plomb je vous disais. la foulée reste encore aérienne. C'est normal, c'est encore le 1er tour

 

Les ravitaillements sont pas hyper clair, donc je prends ce que je peux quand je le trouve : coca, ISO de temps en temps, eau le plus possible, et gel tous les 4 ou 5 km. Je croise Tom vers le kilomètre 15 : je n'ai plus que 2 km de retard, et malheureusement je vois qu'il marche. J'essaye de l'encourager, lui dit de manger et boire et de repartir. Il m’assure qu'il va repartir. Je continue, mais pas à l'allure souhaitée.


Je ne me souviens plus trop à quoi je pensais, mais je n'ai pas réussi à relancer la machine. Au kilomètre 20, avant de tourner dans la montée, j'entends un encouragement de Nicky, qui arrive à vélo. Ça me rassure de savoir qu'elle est bien arrivée sans pépins. Je ne cherche même pas à calculer son temps pour voir si le vélo s’est bien passée. Je pense que mon corps ne voulait pas lâcher d’énergie à mon cerveau…


Au 22ème km, un peu après la montée, j'aperçois Tom devant, qui marche. Ça a l'air mort pour lui. Je l'encourage, lui aussi. Il me demande comment je vais. Je lui réponds « on verra » et c'est vraiment ce qui décrit le mieux mes sensations à ce moment-là. Je suis à la croisée des chemins. Soit j'arrive à trouver les ressources physiques mais aussi et surtout mentale pour tenir un bon rythme, ou soit je craque et les 20 derniers kilomètres seront très longs.
C'est à ce moment-là que deux gars me doublent, tour à tour. Impossible pour moi d'accélérer, je les laisse partir. Je les vois s'éloigner, mais pas très vite, j'essaye de les garder en ligne de mire, et me souviens de leur silhouette, histoire de me booster si j’arrive à revenir sur eux un peu plus tard.


Vers la fin de mon deuxième tour, je double un mec qui a mis son dossard à l'arrière, je vois marqué « 3, Mike ». Bon ça doit être Mike Aigroz, troisième à Roth l'année dernière, qui a du exploser. Ça fait quand même du bien au moral de le doubler, même si en fait je luis reprends juste le tour d'avance qu'il m’avait mis. Je recroise Nicky qui m'encourage, je ne suis capable que de lui faire un signe de la main.


Mais c'est aussi vers ce moment là (je crois, je suis plus sur) que je suis pris d'une très grosse envie de marcher. Il y a maintenant beaucoup de monde sur le marathon, et il y en a vraiment beaucoup qui marchent, je dirais environ 30 à 40 %. Je réfléchis quelques secondes mais me dit qu'il me reste 14 km à faire. Je me dis qu’en marchant je vais perdre beaucoup de temps. Je les ferai en yoggant à 10 km/h au pire, mais j'imprime dans ma tête que je ne marcherai pas. Ça a marché j'ai pas marché, mais ça a lu l'effet pervers de me faire ralentir et de ne pas trop lutter en me disant « au moins je ne me marche pas ». Me voilà donc à moins de 12 km/h pendant quelques kilomètres (du 30ème au 35ème). Je vois à chaque kilomètre que mon allure n’est pas terrible, et je n'arrive pas à trouver les ressources nécessaires pour accélérer. Je suis convaincu que tout ça est dans la tête, et c'est d'autant plus frustrant de se dire après la course que c'est le mental qu'il n'a pas été à la hauteur.

 

J’ai essayé de penser à la qualif pour Hawaii, mais même là, ca n’a pas eu l’effet escompté : « purée, pourquoi tu veux aller à Hawaii et revivre ce que t’es en train de vivre maintenant, t’es vraiment trop con ». Voilà en somme ce qui me venait à l’esprit quand je pensais à Hawaii. J’ai donc vite essayé de penser à autre chose, et en l’occurrence, à rien, juste à courir !

 

2013-04-14-IM-SA-16La, au 3ème tour, la casquette est enfoncée sur le crane, le regard est vague, et la tête vide...

 

Je reviens vers un des gars qui m'a doublé. Un de ses amis l'encourage : « allez, t'es pile dans tes temps ! » Lui répond que ça commence à devenir dur. Bon, peut être ca m’a motivé de savoir que j’étais pas le seul en souffrance... Il s'arrête pour marcher au ravito, je le double, mais il me redouble à très bonne allure juste après, mais s'arrête de nouveau pour marcher un peu plus tard. On se croise et se recroise un peu jusqu'à ce qu'il ne me rattrape plus vers le kilomètre 34.


Vers le kilomètre 36, une fille me dépasse. Vus son allure et son physique, j'imagine que c'est une pro, que j'ai dû doubler un peu avant. J'hésite un moment à lui emboîter le pas, et j'arrive enfin à me sortir de ma torpeur et de mon auto apitoiement sur ma petite personne pour me pousser et recoller à la fille, qui avait pris cinq à 10 m d'avance. Bizarrement, ça ne coince pas trop, je suis derrière, à l'abri du vent, sans trop de problème. Au bout d'environ 1 km, je commence même à retrouver un peu de fraîcheur et je me dis que c'est quand même moche de rester derrière à l'abri, et je décide de prendre un relais. J'essaye de rester à la même allure, et j'entends qu'elle est encore derrière moi.

À ce moment, je ne sais pas pourquoi, j'étais plus du tout dans ma course mais je pensais plus qu’à faire le lièvre pour cette fille que je connais même pas ! Mais au final, ça m'a fait du bien, j'ai pu relancer la machine. Après consultation du classement, la fille en question était sans doute Monique Grossrieder, suissesse, qui finit 6ème féminine en 9h48.


Les quatre derniers kilomètres arrivent, la fille derrière craque, et j'essaye de continuer à bon rythme. Je me dit que je vais pouvoir accélérer avec vent de dos, mais force est de constater que j'étais à peine à 4m40 / 4m45 sur les derniers kilomètres.

 

Le dernier kilomètre arrive. J’aperçois devant l'autre mec qui m'a doublé il y a 15 km ! Il n’est pas tout près et je n'ai aucune envie de me faire mal pour le rattraper. Mais petit à petit je me rapproche, jusqu'à ce que je n’aie plus le choix : il va falloir que j'accélère et que je le passe. Je mets une accélération à 300/400 m de la ligne, au moment de le doubler. Je regarde dernière moi avant les 100 derniers mètres : personne. En fait le mec que j'ai doublé était seulement dans son deuxième tour ! Lui n'a évidemment pas fait de sprint…

 

Je savoure les derniers mètres, je suis seul, le speaker s'en donnent à cœur joie : « Benjamin Feraud, from France, you are an Ironman ! ». Je vois mon temps en même temps qu'il l'annonce : 9h00m31.

Il dit que c'est un excellent temps pour mon premier Ironman. Bah oui vu que Roth n'est pas dans le circuit officiel labellisé « Ironman », pour eux, c'est mon premier. Ils annoncent que les meilleurs groupes d'âges sont encore en train d'arriver. « Purée, il parle de moi là, c'est bon ça ! »

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en passant la ligne, la rage et la joie d'avoir terminé...

 

ci dessous tous mes temps par km. On voit assez bien la longue descente aux enfers et le sursaut sur les 6-7 derniers km.

 

 

3h15m15 d'après ma montre, 3h15m31 selon le temps officiel.

26ème sur le marathon, 4ème de ma caté et 9ème amateur.

C'est vrai qu'on va dire que je fais la fine bouche à en vouloir toujours plus, et ces classements sur cette discipline me ravissent déjà, mais je sais que je peux faire encore mieux...

 

Après-course

 

 9h31 donc. C'est moins que ce que j'espérais, mais je suis satisfait en arrivant, en me disant que la place à Hawaï devrait être gagnée. Je n'avais pas du tout pensé au temps final pendant toute la course, donc j'accueille les 9:31 plus comme un fait qu'une déception ou une satisfaction.

 

J’avais pensé attendre la fille pour la remercier de m’avoir reboosté, après l’arrivée, mais je suis un peu à l’ouest, un bénévole me prend en charge et me conduit à la zone de ravitaillement. Il m’explique qu’il devait faire la course, mais qu’une vilaine blessure l’a empeché de s’entrainer, et qu’il est quand même venu (des USA !) pour faire bénévole… Respect. Au ravito final je m’enfile des pizzas et du lait chocolaté. Pas terrible pour le bidou, mais il passe bien.

 

Je suis seul à ma table, et je sais pas pourquoi, je suis pris d'une envie de pleurer. Je me laisse aller doucement et une vingtaine de secondes. J'essaye de pas trop le montrer en baissant la casquette. Je ne sais même pas pourquoi je pleure, mais c'est comme ça. Bon, ensuite, je me reprends quand même, faut pas déconner !


Je vais voir la tente des résultats pour connaître mon classement :

« alors, Benjamin Feraud, 286, vous êtes 47ème ».

« Super ! »

«  Et 12e de votre groupe d'âge. »

« Hein!? » Bon, tant pis pour connard alors. Je suis un peu dépité et je retourne à la tente un peu plus tard pour demander : « 47e, c'est en comptant les pros ? ». Oui c'est bien ça.


Je fais le calcul, il devait y avoir 25 pros, donc disons cinq abandons, 20 qui ont fini devant plus cinq pro féminine, ça voudrait dire que je serai 22e groupe d'âge et 12e de caté 30-34. Je me dis que c'est pas de chance, puis j'essaye de passer à autre chose. En vérité je suis 25e groupe d'âge (19 pro et 3 fille devant).

 

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Bon, là c'est vrai qu'on dirait que je suis pas trop fatigué, mais c'est une ruse pour faire une belle photo


J'aperçois Guillaume qui en a fini en 9h50. Il est content, il a maîtrisé son épreuve de bout en bout. Je remange un bout puis je me positionne le long de l'avenue pour apercevoir Nicky. Je la vois à la fin de son deuxième tour. Je l'encourage, elle a l'air bien. Je la revois 4 ou 5 km plus tard, elle est toujours en train de courir à allure régulière. Elle finira pile en dessous de 12:00 !


On rentre épuisés le soir, et le lendemain matin on arrive à chopper Internet pour voir les résultats : je suis bien douzièmes de catégorie, et il y a six slots pour Hawaii. Grosse densité juste devant moi : on est 6 en moins de cinq minutes. Ça me laisse pas mal de regrets, même si je me dis que sur la journée d'hier, je pouvais pas faire beaucoup mieux.


Guillaume est neuvième des 35-39 pour six slots, il a une chance. Nicky, bien que 11e pour deux slots, je me dis qu'elle a une chance. Beaucoup de sud-africaine devant elles, c'est pas dit qu'elle prenne le slot.
On se rend à la remise des notes. Les filles passent en premier.
Arrive la catégorie 30-34, mais il y a seulement trois rolls-down, le deuxième slot est pris par la cinquième. Mais la fille en catégorie 65-69 ne prend pas son slot, et l'organisation annonce qu'il sera reversée chez les… 30-34. Je me remets à y croire. Ils annoncent la sixième, septième, huitième, pas de réponse. Neuvième… Je suis excité et Nicky incrédule. 10e, personne répond… 11e, c'est Nicky ! Incroyable. Je crie « yes ! » Sans même lui demander son avis, et elle est toute gênée d'y aller.

Chez les mecs en 30-34, seulement 2 rolls-down, le sixième slot est pris par le huitième. Pas de miracle. Puis, il annonce que dans une catégorie des plus âgés, la personne ne prend pas son slot et celui-ci est reversé chez les… 30-34…
L'espace d'une seconde, je me dis qu'il va se passer la même chose qu'avec Nicky, mais un gros brouhaha dans un coin de la salle me fait dire que le neuvième va le prendre. Et effectivement, c'est le cas. Heureusement pour lui, il avait fini à trois secondes du huitième… Il a du vivre quelques moments horribles en repensant assez trois secondes qui lui ont presque coûté sa qualif.

Donc je suis globalement satisfait de ma performance. Même si les temps sont globalement identique qu’à Roth, en y regardant de plus près (par exemple là), j'ai fait des progrès dans les trois sports et on peut évaluer mon gain à une douzaine de minutes par rapport à Roth.
Avec un entraînement pas axé sur Ironman et une préparation hivernale difficile, c'est quand même prometteur pour la suite de ma « carrière », et ce résultat, après analyse, me gonfle à bloc pour la suite de la saison.

J'ai hésité à retenter une qualif cette année pour accompagner Nicky à Hawaii, mais j'ai finalement décidé de continuer ma saison comme prévu sans Ironman. Je ne veux pas rentrer dans le jeu de la qualif à tout prix. Je tenterai sans doute un Ironman en fin de saison, peut-être Cozumel au Mexique, ou en début de saison prochaine pour, cette fois, avoir comme objectif une course à mon plein potentiel, et la qualif devrait suivre.
Après trois semaines de fatigue et de jambes lourdes, j'ai l'impression que les sensations reviennent, et j'ai hâte de reprendre l'entraînement, et surtout les compétitions qui vont s'enchaîner. Prochain arrêt : Vendôme, avec une belle délégation de Nanterriens, où j'essaierai de porter haut les couleurs du club.

Merci à tous pour vos encouragements et votre soutien, aux copains de club et d’entrainement, et bien sur à coach Nick, pour son investissement à mes cotés.

En conclusion, j’ai encore plein de progrès à faire, et je suis loin d’en avoir marre du triathlon. Je continue à jouer, Jean-Pierre !

Publié dans CR complet

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V
Encore bravo, j'ai souffert tout du long (5 minutes) en lisant ton CR!
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B
<br /> <br /> t'inquietes, tu souffriras plus longtemps dans 2 mois à Frankfort!<br /> <br /> <br /> <br />