Tour du Béarn pédestre surprise : retour en force !

Publié le par benji-triathlon

Je remettais un dossard ce weekend, pour la première fois depuis le duathlon de St Gaudens en début d’année.
Entre temps, ma pratique du sport s’est effondré : toujours pas de piscine, le vélo de route rangé au garage, et les baskets qui sortent de temps à autre pour un footing ou un entrainement un peu à l’arrache une fois tous les 10-15 jours : j’ai passé l’été à préparer les VautourMan et m’occuper des enfants ! 3 semaines avant le Tour du Béarn, les Givrés m’appellent pour remplacer un blessé dans leur équipe. Après un peu d’hésitation liée au fait que je n’ai aucune idée de mon état de forme, et que je ne veux pas être le boulet de l’équipe, j’accepte après les avoir averti de ne pas s’attendre à une performance à laquelle j’aurais pu prétendre il y a quelques années ou même quelques mois.

Une semaine avant a lieu le VautourMan duathlon. Ca s’est super bien passé, mais je termine vraiment vanné ce weekend. La semaine avant le Tour du Béarn servira uniquement de repos, je n’enfilerai pas mes baskets avant la course.

Le début du tour du Béarn commence par un prologue de 3km à courir par équipe de 5. Ce sera mon premier test pour voir si j’arrive à tenir. Je m’échauffe un peu, et c’est parti. Je pars relativement vite, et je vois que tout le monde suit. Pour l’instant ça passe, mais je cours sans montre, aux sensations. Au bout d’un peu de temps, je commence à me demander si je vais réussir à finir à cette allure, mais à ce moment, on me signale qu’un des coéquipiers commence à lâcher. On ralentit, ça me va bien, et j’accompagne Régis jusqu’à la ligne, où on fait un temps correct. Je cours sans montre, mais mes coéquipiers me disent qu’on a couru à 3m25s/km environ.

yen a un qui a moins froid que les autres ;-)


Un bug de timing nous fait même penser qu’on était premier ( !) à un moment. J’avais vraiment du mal à y croire, mais au final on est quand même 6ème. Et on perd plus d’1m20 sur les meilleurs !
Moi je suis plutôt rassuré, les sensations étaient pas dégueus.
Après 2 belles étapes de mes 2 coéquipiers, qui permettent de nous caler à la 7ème place, c’est mon tour, une étape de 15km départ Oloron, sur des routes que je ne connais pas.
J’essaye de bien m’échauffer mais je ne suis pas très confiant.
Ca ne part pas hyper vite, et bien que je m’étais dit que j’allais partir prudemment, je suis dans le groupe de tête, avec 9 autres coureurs. Ca se regarde un peu, et j’hésite même à passer devant, mais il y a un peu de vent, et je me dis que c’est clairement pas à moi de faire le tempo, et je reste bien caché, en attendant la bosse.
Le groupe commence quand même à se scinder en 2 lorsque ça accélère un peu avant la bosse, et je reste dans le 2ème paquet. Ils sont 5 devant, on est 5 derrière, et bientôt plus que 3, le trou a l’air d’être fait derrière.
La particularité du Tour du Béarn est que l’on peut avoir un vélo suiveur qui nous ravitaille, nous encourage, nous donne les écarts, etc… 
Avec les Givrés, j’ai la chance d’avoir mon vélo suiveur, c’est super confortable, surtout qu’il fait bien chaud, et que je peux donc m’arroser quand je veux.
Finalement on perd très peu de temps sur le pack de devant. 
Sur une petite descente très raide, je creuse un petit écart de 10m avec mes 2 compères, sans même le vouloir (bizarre, moi qui suis généralement mauvais en descente, je suis surpris de creuser l’écart là), puis on commence la belle montée. Je vois que devant le groupe se casse, avec 2 coureurs qui sont éjectés, et bientôt le 3ème aussi.
Sur la montée, je me sens bien, je mets un peu de rythme, et je reviens petit à petit sur les 2 devant, me voilà 4ème. Et le 3ème je reviens très vite sur lui. Je me cale quelques secondes derrière quand je reviens sur lui, mais je me sens bien, alors je relance l’allure et le laisse derrière. Son vélo accompagnateur essaye de le rassurer : « c’est pas toi qui craque, c’est lui qui est lancé comme un frelon ! ». Et tout ça avec en boucle dans ma tête « Les Copains d’Abord » de Brassens que j’ai écouté le matin . Ya mieux comme chanson de motivation mais ça passe !
Incroyable, me voilà 3ème, devant des équipes de costauds qui jouent les premières places au classement général !

au moment de porter l'attaque ! Je suis pas bien, mais la plupart des autres aussi !


Mais ce n’est pas fini, après un peu de descente, on n’arrête pas de grimper, et je sens qu’ils ne sont pas loin derrière. Je plafonne et n’arrive plus à creuser l’écart. Devant ils sont trop loin. J’hésite même à marcher, mais je me dis que je peux pas les laisser me voir marcher derrière, je ne peux pas leur donner cet espoir !
Enfin j’arrive en haut de la bosse, je sais que la descente est courte avant l’arrivée, et j’essaye d’allonger la foulée.
Bonne ambiance à l’arrivée, je croise les Givrés, et j’arrive, trop content de cette 3ème place inespérée. Et je replace l’équipe 6ème, avec la 5ème place en ligne de mire.

Ayant couru sans montre, je n’ai pas trop d’idée de mon allure, mais je pense que c’était hyper correct, car je ne perds que 2’ sur le vainqueur et 1’ sur le 2ème, et que je creuse un peu l’écart (entre 30s et 2’) sur mes poursuivants, qui ne sont certes pas des coureurs de haut niveau, mais de bons coureurs quand même. Cela dit, je ne connais personne, donc j’ai du mal à me situer par rapport à mon niveau d’avant.

J’ai du mal à comprendre comment j’ai pu être aussi fort sans entrainement. Oui, je sais, les triathlètes aiment bien minimiser leur entrainement, et souvent une semaine de 8h de sport, c’est « j’ai quasiment rien fait cette semaine », ou un gars qui dit ne pas s’être entrainé du tout claque une grosse perf. Donc je vais contribuer à cela… L’explication que je trouve est que sans faire d’entrainement, j’étais quand même souvent là-haut, au col de Couraduque ou le Soulor ce dernier mois, à baliser, repérer, débaliser, etc… à pied ou en cyclo cross sur les pistes, j’y ai passé environ 10-15 journées entières depuis fin aout, à 1400-1500m d’altitude. Mais du coup je suis bien surpris de l’effet que cela a eu sur ma forme. J’étais persuadé de repartir de zéro, c’est loin d’être le cas. Du coup je comprends un peu mieux la forme qu'affichent les bergers du coin, quand ils redescendent des paturages !

Le lendemain je dois faire ma deuxième étape, plus courte mais avec plus de D+, entre Lestelle et Arthez d’Asson, sur des routes que je connais mieux.
Le matin, je suis une nouvelle fois en plein doute. Des douleurs aux ventres, les jambes lourdes… je me rassure en me disant que tout le monde est pareil… 
Le départ est donné, et une nouvelle fois ça patachonne, ça se regarde. Avec les Givrés on est 6ème au général, et il y a plus de 10’ d’écart avec le 5ème et le 7ème. Mais je m’étais dit que j’allais quand même tenter de me rapprocher de la 5ème place. On court avec les mêmes personnes que la veille, donc je sais qu’à priori je suis plus fort que le gars qui court pour l’équipe en 5ème place, et je me dis que je vais tenter un truc. Donc quand ça se regarde, cette fois je ne réfléchis pas et je passe devant et je garde un bon rythme, histoire de mettre tout le monde sous pression. Je sais que c’est très risqué, on est sur le plat et la course va se jouer sur la montée, mais tant pis ! Peut être que derrière ils vont essayer de suivre et exploser . Je reste quelques centaines de mètres premier puis ça se regroupe à l’entame de la première montée. Au début la montée est douce avec des parties un peu plus plates, et à chaque fois c’est moi qui relance sur le plat ! Pareil, je ne veux pas laisser de répit ! Je vois que les 2 premiers de l’étape d’hier échangent quelques mots : je me dis qu’ils doivent bien se marrer me voir bruler mes cartouches sur le plat, mais je me dis que ma course n’est pas avec eux mais avec les autres derrière.
Finalement dès que ça monte le groupe explose, les 2 devant partent, on est 2 derrière, et ensuite encore plus loin il y a un petit groupe. On ne perd quasi rien sur les 2 devant, c’est bon pour le moral, et on nous informe que derrière ça commence à craquer.
Mais moi aussi je commence à être dans le dur. Sur une section particulièrement pentue, je marche quelques pas puis je cours, puis je marche, puis je cours, mais je garde le contact avec l’autre.
Il s’est mis à bien pleuvoir, et c’est difficile. On bascule enfin après la première cote, et la descente est rapide, je ne suis pas à mon aise, et j’ai du mal à rester en contact avec le 3ème. Devant, le premier s’est envolé, mais le 2ème n’est pas si loin. Derrière, on nous informe qu’ils sont à 20-30s : Ils ont pas du tout craqué en fait !
Sur la fin de la descente, je perds 10m, et sur le plat, il relance, je n’arrive pas à m’accrocher. Je vais finir le reste de la course à essayer de m’accrocher à la 4ème place, mais je crains d’exploser en vol.

oh la la, la photo pas flatteuse ! J'étais bien dans le dur là ! A noter le mauvais choix d'équipements avec le buff trempé autour du cou 😣


La 2ème montée, je ne regarde jamais derrière, mais j’entends continuellement les vélos accompagnateurs encourager leurs coureurs et se rapprocher. Je pense me faire rattraper dans la montée, ils se rapprochent mais ils ne reviennent jamais. Je me bats sur le dernier raidillon pour remettre un peu de vitesse, puis c’est la petite descente jusqu’à Arthez d’Asson. Je tiens la 4ème place, mais le 3ème est déjà à 30s ! Un dernier petit raidard qui fait mal aux pattes, et j’arrive 4ème, place que je conserve pour 6 petites secondes !
Ouf, ce fut difficile, mais très content une nouvelle fois ! L’écart avec les 2 devants est identique à la première étape, 1 et 2 minutes environ, mais derrière je n’ai pas trop creusé les écarts. Tant pis j’aurai essayé au moins !
On finit au final 6ème par équipe, très satisfait de ce beau classement, car devant c’était de belles équipes !
Merci aux Givrés de m’avoir demandé de faire partie de l’équipe ! Au final ça s’est super bien goupillé et moi qui pensais reprendre la course à pied tranquille, j’ai l’impression que je suis déjà en bonne forme !
Du coup j’ai envie de m’inscrire sur un 10km, histoire de voir ce que ça donne !
 

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