CR complet du Gwadloup tri 2014

Publié le par benji-triathlon

Sous la chaleur de Gwadloup !

 

Les résultats ici

 

le CR vidéo ICI

 

Ça fait un moment que j’ai pas donné de nouvelles, mais j’ai plein de choses à raconter. On va commencer par le premier triathlon de la saison, en Guadeloupe, à l’occasion de vacances bien méritées avec Nicky !

Grace à Nicky qui a pris plein de photos et vidéos, je suis en mesure de faire un résumé vidéo de la course, que vous pouvez voir ici. Pour les plus curieux, ci-dessous le CR plus classique !

 

 

 

Nous étions en Guadeloupe pour des vacances bien méritées, mais aussi pour participer à ce Gwadloup Tri, format half Ironman.

Ce n’était pas un objectif dans ma préparation, et je suis arrivé sur la forme du moment, qui est ce qu’elle est en mars, avec quand meme 3 bons mois d’entrainement derrière moi.

Mon objectif était le top 5, car une prime était accordée aux 5 premiers… Mais je savais que ca allait être très dur : 3 pros étaient au départ, et 2 guadeloupéens performants. Je pensais peut être réussir à les accrocher.

La veille pour le briefing, c’est assez drole, car c’est une petite organisation, un peu à l’arrache, la salle est toute petite, mais il y a quand même du beau monde : Hervé Faure, Toumy Degham, Stéphane Poulat, Jeanne Collonge, Nina Kraft, mais aussi Thierry d’onlinetri, le speaker de Nice, Yves Cordier. La revue des favoris est un peu longue, mais j’apprends que Degham et Poulat sont forfaits, ce qui libère des places pour moi, et que les guadeloupéens, Pigeau et Guirriec, ont cochés ce triathlon comme objectif, tout comme un martiniquais, Fourmont. Je me dis que ce sera l’occasion de me comparer à eux, puisqu’ils seront à bloc. Mais mon objectif reste le top 5, et je me sens plus stressé car je sens que je peux peut être accrocher le podium.

On est arrivé jeudi aprem et la course est samedi. Le vendredi est relax, on loge chez un passionné de vélo à la retraite et il me prête sa pompe. Je dois changer un patin de frein à l’arrache car il s’est usé quand j’utilisais ma roue d’entrainement, et la jante de ma roue Zipp étant plus « bombé » que ma roue d’entrainement, je touche maintenant la jante avec mon frein. Bref, on trouve un magasin de cycle et il me fait une réduc sans que je demande rien. Sympa le gars ! A part ca, tout baigne, même si je me sens pas en super forme. On prend du poulet rôti et du melon, la belle vie quoi !

 

Le matin du départ, je suis plus relax, on a pris trop d’avance, et on bulle sur la plage dans ma nouvelle trifonction (évidemment pas de combi permise, l’eau est à … je sais pas en fait, mais assez chaude). Les filles partent en premier : une dizaine de filles, puis c’est notre tour 10 minutes plus tard. Je me mets en 1ère ligne, Hervé Faure est 1 mètre à gauche. Il n’arrête pas d’essayer de gratter quelques centimètres malgré les injonctions de l’arbitre qui finalement le prévient que la prochaine fois c’était la disqualification ! Finalement on part, et je suis hyper relâché, sans doute trop. On est une soixantaine, et je me dis que je devrais être dans les 10 sans trop de problème, mais ca part vite !

J’avais prévu de faire le dauphin sur quelques dizaines de mètre mais finalement j’ai la flemme et je marche un peu dans l’eau avant de commencer à nager. Je suis déjà loin de la tête après 1 ou 2 minutes, et j’essaye de me bouger. J’ai quand même le temps de faire un petit coucou à Nicky et sa Gopro qui s’était calé à la première bouée… Je me cale dans un groupe qui avance bien et on remonte un peu. Rapidement le groupe diminue et on se retrouve à quatre au milieu de la première boucle. Je reste sagement derrière mais après la 2ème bouée, difficile de bien se situer, et j’ai peur qu’on prenne la mauvaise direction. Je fais quelques gestes de polo pour bien regarder mais je vois qu’on est pas trop mal et je me remets derrière. A la dernière bouée, je trouve que les gars partent bien trop à droite et je continue dans la « bonne » direction. Je vais plus droit, mais j’ai l’impression que je perds un peu sur eux. Finalement on se retrouve à la sortie de l’eau. Nicky m’annonce 10ème.

Le deuxième tour est entamé sur les chapeaux de roue et j’essaye d’accrocher le groupe, mais on se sépare en 2 groupes de 2, moi toujours bon dernier. Je ne prendrai un relais que dans les 200-300 derniers mètres quand je sentais que le gars devant commençait à faiblir.

Je sors donc 9-10ème de l’eau et part pour la transition à travers l’hotel de la plage. J’avais pourtant fait la reconnaissance de la transition, mais je me trompe à un moment et doit faire demi-tour, pas grand-chose de perdu mais quand même 5-10 secondes.

J’arrive donc 10ème à l’aire de transition proprement dite en 36m27, 7 secondes derrière mon poisson pilote et seulement 14 secondes derrière le duo devant finalement, il y avait sans doute un peu plus que 1900m. Je perds 4m15 sur Hervé Faure. Alors certes la natation n’est pas son point fort et il n’avait sans doute pas de jambes devant pour s’abriter, mais ca reste pas mal. La transition faisant environ 90 secondes je pense, la natation a duré 34min, et je perds donc environ 4min sur Faure. En 2013 sur IM Afrique du sud, je perdais 8min sur 1h01. Très légère amélioration donc…

La transition est une catastrophe. L’organisation voulait faire une tente de changement « comme sur les grands IM », mais il n’y avait aucun interet je trouve, le parc était largement assez grand pour pouvoir se changer à coté de son vélo. En plus les attaches pour les sacs étaient en fil de fer et n’étaient pas assez robuste pour tenir les sacs lourds, donc les arbitres ou orgas en ont profité pour « tortiller » les fils pour retenir les sacs. Résultat en arrivant à mon sac il a fallu détordre le fil de fer avant de prendre mes affaires… Comme j’avais vu du verre dans l’aire de transition, j’ai préféré courir avec mes chaussures de vélo, sur 100 bons mètres, pas vraiment efficace non plus…

Mais j’arrive quand même à gratter 2 places pendant ma transition, mes acolytes étant encore plus lents .

 

Je saute sur mon vélo, et là on nous avait prévenu que les 800 premiers mètres étaient vraiment pourris, mais là ça dépasse tout ce que j’avais imaginé. Je prie pour ne pas crever, comme tout le monde, et dès que j’arrive sur la route « normale », je nettoie les roues avec mes mains. Etant donné l’état de la route en général, j’aurai ce reflexe très souvent pendant la course.

Je vois un gars devant pas très loin, et je le double après quelques km. Je ne le sais pas encore, mais c’est le seul que je doublerai pendant tout le vélo ! Je ne me sens pas hyper bien, mais j’essaye de tenir une bonne moyenne, comme si j’étais déjà en pleine possession de mes moyens.

Il y a 3 tours ou plutot 3 A/R. Au premier demi-tour, je constate que je suis loin des premiers deja, plus de 5 minutes, et que je dois être environ 10ème, mais loin du 5ème. En vérité je ne suis qu’à 2-3 minutes mais quand j’étais sur la course ça me paraissait beaucoup plus. Je me résigne un peu en me disant que je me suis vu trop beau et que finalement ça roule pas mal en Guadeloupe !

Je me concentre sur ma position aéro et de bien rentrer la tête dans les épaules, et j’essaye de rester toujours à la même puissance. La veille, lors de la reconnaissance de la 1ère partie du parcours, un A/R à peu près plat, il y avait beaucoup de vent, mais aujourd’hui il y en a moins. L’aller se fait avec le vent de face et le retour de dos, et il y a quelques toutes petites montées mais rien de méchant. Je me fais rattraper assez vite par un gars en orange, et il me prend rapidement 50-100m mais je le garde toujours en point de mire. Au retour, Nicky me crie que je suis 10ème.

La 2ème partie du parcours est bien plus vallonnée, avec des descentes techniques et des relances. Vraiment pas pour moi, je ne suis vraiment pas à l’aise, d’autant que mon frein arrière est vraiment pas efficace, je préfère ne pas trop prendre de vitesse. La route est vraiment mauvaise, et il y a quelques vilains trous sur la route pas très bien signalés. C’est sur cette partie que je perds le plus de temps et le gars en orange s’envole. Je finis la fin du 1er tour, et je me rends compte que sur le plat je reviens petit à petit sur le gars en orange.

A la mi-course, après avoir effectué la partie plate du 2ème tour, je suis de retour pas très loin de lui, mais de nouveau il s’envole quand on attaque la partie accidentée. Ça commence à devenir dur pour moi. J’essaye de m’alimenter et de m’hydrater comme il faut. A chaque ravito, je prends une bouteille de boisson énergisante, et quel que soit la couleur de la boisson, je le verse dans mon bidon entre mes prolongateurs. Ce qui me vaut de finir avec un beau mélange de vert/violet/orange. Pour la bouffe, j’ai testé l’alimentation de gums, des styles de bonbon calorique. C’est facile à manger mais c’est très sucré, et j’ai même l’impression que ça m’agresse les dents au bout d’un moment. Je n’ai pas beaucoup d’eau pour m’arroser, et dès qu’on perd de la vitesse, dans les bosses, on sent le cagnard qui tape ! A l’entame du 3ème tour, j’aperçois encore le gars en orange devant, et encore une fois, je vois que je reviens petit à petit sur lui. Je reste concentré, je baisse la tête, et j’espère tenir car ca devient de plus en plus dur. Juste avant le demi-tour, je me fais doubler coup sur coup par 2 gars, et je n’essaye pas de m’accrocher, il reste encore 20 bornes, c’est pas le moment de s’enflammer. Un des deux s’échappe très vite, rattrape le gars en orange, et l’amène avec lui pendant quelques km. L’autre va moins vite, et je me retrouve derrière lui pendant quelques minutes, et je me rends compte que mon investissement a beaucoup baissé, et qu’on ralentit. Et mince, je vais devoir repasser devant ! Je comprends pas pourquoi il m’a doublé du coup ! Je reste devant jusqu’à la première montée et là il me repasse devant ! décidément… Je lutte jusqu’au bout pour essayer de ne pas perdre trop de temps, mais je perds le contact avec mes 2 acolytes, et j’arrive enfin à T2, bien entamé, et pas vraiment satisfait de mon vélo : 2 places de perdues et pas un bon feeling.

Mais bon, à y regarder de plus près, il y a des bons motifs de satisfaction : plus de 36km/h si on exclut les 500 premiers et derniers mètres style cyclo-cross. Sur un parcours avec du vent, de la chaleur, un revêtement vraiment pas bon, des petites bosses et pas mal de relances et de parties techniques, et surtout un triathlète pas encore au sommet de sa forme, je ne m’attendais pas à aussi bien, et ça me donne des grosses ambitions pour les prochaines échéances. Et sur les parties plates, malgré le vent j’étais à 37,9 km/h de moyenne au GPS. Malgré tout, on observe la perte d’1km/h entre le 1er et le dernier tour. Je m’attendais à pire.

Difficile de connaître le vrai dénivelé de cette course, car il y avait de nombreuses petites bosses de moins de 10m de dénivelé. OpenRunner donne jusqu’à 250m de D+ par tour et Garmin environ 150m. Ca nous donnerait un dénivelé total d’environ 500m D+, ce qui n’est pas énorme, mais le parcours était quand même difficile.

Je fais le 9ème temps à vélo, à 3m30 du 4ème, donc « dans la lutte ». Le 10ème temps vélo est à 4min derrière moi ! Je ne perds que 11min sur Faure, mais difficile de dire s’il l’a fait à fond. Par rapport à l’Afrique du Sud où il avait fait le 4ème temps vélo à 35 minutes de moi, c’est incontestablement beaucoup mieux. Mais bon, à tempérer avec son investissement donc.

 

Nicky me dit que je suis 8ème à l’arrivée de T2. Je suis surpris car je pensais être 11 ou 12ème, mais je ne fais pas trop attention. De toutes façons, dans ma tête je me disais que la course était ratée et que j’allais faire la CAP en partant prudemment et essayer de prendre du plaisir.

En vérité je suis 9ème en T2, et une nouvelle fois c’est la cata à la transition. Le sac accroché à mon emplacement n’est pas le bon, je farfouille à droite à gauche pour essayer de trouver mes chaussures, et j’aperçois mon bracelet de montre Garmin, sur laquelle je dois fixer ma montre que j’aurai préalablement dû enlever du vélo. Et mince ! elle est restée accrochée au vélo. J’hésite quelques secondes à aller la chercher, mais finalement j’opte de ne pas la prendre, d’une part car ça me ferait perdre 30 bonnes secondes, et que je reste compétiteur dans l’âme, d’autre part car je ne me sens pas en forme et que mon allure risque de me mettre un coup au moral.

L’autre avantage, c’est que je ne vous bassinerai pas avec mes temps au km !

 

Je pars donc à mon rythme, pas en sur-régime. La CAP est en 3 boucles également, avec une première partie dans le golf où on est isolé, et une 2ème partie en ville avec pas mal de relances et plus de spectateurs. Le parcours était bien sympa, plutôt plat, même s’il y avait quelques mini-bosser dans le golf.

Je reviens très vite sur le dernier gars qui m’avait doublé en vélo. Je vois le gars en orange devant, mais je reviens que très très lentement sur lui. Je ne m’affole pas, il fait très chaud, je m’arrose le plus possible d’eau à chaque ravito. Heureusement, il y en a tous les 3-4km. Ca m’aide à garder ma température corporelle à un niveau acceptable.

C’est dur, et j’essaye de ne pas me mettre dans le jour et de garder des pensées positives. Je me dis que si c’est trop difficile je ralentirai, de toutes façons ce n’est pas un objectif majeur. Je vois bien que je cours plus vite que la plupart des autres compétiteurs.

Le 1er tour est passé, je suis presque revenu sur le gars en orange, et je double un Yves Cordier à la peine. Vu sa façon de courir, je dirai qu’il ne voulait pas forcer sur ses articulations… C’est difficile, mais je prends du plaisir et je creuse de plus en plus l’écart sur mes poursuivants, que je vois grâce aux 2 petits A/R sur le parcours à chaque tour. Je fais bien attention à bien m’alimenter pour tenir jusqu’au bout, et bien sûr à bien boire.

Nicky m’encourage beaucoup, et me dit que je suis en train de remonter plein de gars. Je ne sais pas combien je suis, mais je commence à me dire que 5ème est possible mais sans me mettre de pression.

Maintenant il y a sur le parcours ceux à qui on prend 1 ou 2 tours, donc difficile de s’y retrouver, mais je pense avoir doublé le 5ème vers le milieu du dernier tour. Puis, à 2-3km de l’arrivée, Nicky me dit « allez, le 4ème est 30 secondes devant ! ». Je ne suis pas sûr d’y croire, mais même si c’est difficile, dans la tête je me sens fort et je continue sur ma lancée. Depuis le 3ème tour, j’ai l’impression d’avoir accéléré. Malheureusement impossible à vérifier sans mon Garmin, mais c’est la première fois que je me sens si bien à la fin d’un half. Je reviens sur le 4ème à 1 ou 2 km de l’arrivée mais je ne relâche pas mon effort, on ne sait jamais, et j’arrive heureux d’en avoir fini !

Le speaker annonce mon arrivée comme « une nouvelle arrivée » et je crains de m’être enflammé et que je ne suis pas du tout 4ème. Je demande aux arbitres mais si, je suis bien 4ème, mais les 3 premiers avaient tellement d’avance que ça faisait 8 minutes que personne n’avait franchi la ligne !!!

Je finis quand même fort sur le 3ème tour car le 5ème arrive avec 1m45 de retard (en 1 ou 2km !) et le 6ème est le gars en orange (un belge avec qui j’ai discuté un peu après la course, qui avait fait Roth 2012 avec moi) est relégué à 3m45, alors que je n’avais repris que 1m30 dans le premier 10km.

 

Je suis très satisfait de ma CAP, bien que je ne sache pas vraiment quelle moyenne j’ai fait. 1h27m45s, mais je ne connais pas la distance exacte. Sur Openrunner, ça donne un parcours à environ 20,4 km, mais difficile d’être précis tellement le parcours tournicote. Ca fait une moyenne à 14km/h environ. Pas énorme en soi, mais une nouvelle fois, étant donné les conditions (chaleur, fin du vélo difficile), c’est satisfaisant. Je fais le 3ème temps en CAP, à tout de même 7 minutes de Faure ! J’arrive pas à y croire qu’il a réussi à me prendre 7 minutes ! Mais bon, on apprécie plus l’écart entre les pros et les amateurs ! Derrière moi, il y a pas mal de dégâts, ce qui me rassure sur ma performance et la difficulté du parcours : Hormis Faure, le 2ème m’a pris 2min, et derrière, il y a des dégâts : le 5ème est déjà à 3m30, le 6ème à 4m30, etc…

En Afrique du Sud, Faure ne m’avait devancé "que" de 13 minutes en CAP. Donc bizarrement, c’est en CAP que j’ai le moins perfé en Guadeloupe par rapport à lui en AfSud. Encore une fois, je ne prends pas en compte son investissement dans la course. Avec 12 minutes d’avance sur le 2ème, il est probable qu’il y est allé tranquille. Purée, 7 minutes en y allant tranquille, c’est monstrueux !

 

Donc voilà, j’accède à une belle prime, pour la 1ère fois de ma carrière. C’est sûr que le niveau, hormis les 3 premiers, n’était pas bien élevé je pense, mais bon, il fallait quand même réussir à perfer à ce niveau au bon moment, et je suis content de l’avoir fait. Je suis quand même bien loin des 2 guadeloupéens que je pensais pouvoir accrocher...

Ça me donne une belle base et beaucoup d’ambitions pour les prochaines échéances. J’écrirai bientôt un article sur mes prochains objectifs, en pleine re-reflexion !

 

Publié dans CR complet

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